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Affichage des articles du 2015

La réorganisation interne

Du fait de la réorganisation de l'entreprise dont le premier signe "évident" dirons-nous (avec une nomination en haut lieu) est apparu en avril 2014 et qui se poursuit actuellement, il apparaît que nous devons développer notre agilité et notre capacité de priorisation. Pour cela nous devons préciser les responsabilités et les délégations. Mais alors, pourquoi est-ce que cela fait près de deux ans que ça dure ?

La plus belle des déclarations d'amour

Ne serait-ce pas celle du Loup qui, alors que nous marchions tranquillement dans les rues de sa ville natale le week-end dernier, m'a dit avec un accent de sincérité bouleversant : "Avec toi, j'ai redécouvert les pommes de terre".

Considérations végétales

Sarkozy, qui a un melon pas possible, a encore ramené sa fraise. J'imagine qu'il compte tirer les marrons du feu en nous racontant des trucs à la noix. "C'est pas passe-moi la salade, je t'envoie la rhubarbe" a-t-il ainsi lancé il y a deux jours. J'espère bien que pour lui, les carottes sont cuites car j'en ai gros sur la patate quand je vois qu'il continue de prendre les Français pour des poires. D'ailleurs il ferait mieux de s'occuper de ses oignons. Il y a bien quelques juges à qui il doit courir sur le haricot. Pour peu que la moutarde leur monte au nez, Carla n'aurait plus qu'à lui apporter des oranges. Ce serait la cerise sur le gâteau.

Les temps changent

Avant, il y avait une blague qui disait "aux Etats-Unis, ils ont Steve Jobs et nous ici on a Pôle Emploi". Mais Steve Jobs est mort tandis que, malheureusement, Pôle Emploi prospère. Ces jours-ci on peut dire "aux Etats-Unis, ils ont Donald Trump et nous on a Marine Le Pen." Vous, je ne sais pas mais moi, ça ne me fait pas rire du tout.

Le grand manitou des ressources humaines nous a honorés de sa présence

Le DRH Groupe est venu nous voir. Depuis treize ans qu'il préside à nos destinées, il n'avait jamais visité notre site, distant du sien d'une vingtaine de kilomètres. Nous avions rangé les bureaux, pris une douche, sorti nos habits du dimanche... Avant de venir, quand même, il a téléphoné pour avoir l'adresse.

J'ai perdu mon insouciance

Je ne sais pas où elle est passée. Je suis pourtant certain que je l'avais encore quand je me suis couché vendredi dernier. Et au réveil samedi, pfffuiitt elle avait disparu. Je n'arrive pas à remettre la main dessus. Je la cherche un peu partout, sans grand succès. Tiens hier soir par exemple, j'ai cru la retrouver dans une salle de spectacle. J'ai levé haut les mains, chanté ohohoh quand il fallait mais par moments, en observant la foule des spectateurs, je pensais à tous ceux qui comme nous étaient allés écouter de la musique vendredi dernier au Bataclan. Sans doute certains étaient "bras dessus, bras dessous, avec la femme qu'ils aiment", comme Pierre Desproges imaginait Olof Palme, chef du gouvernement suédois, assassiné en 1986 alors qu'il rentrait -sans escorte comme à son habitude- du cinéma avec son épouse.

Je propose la journée mondiale des journées mondiales

Il y a peu, le 18 octobre, c'était l'anniversaire de Raoul. Vous vous rappelez de ma soeur, j'espère ? Les anniversaires, c'est comme les noix ou le vin : parfois on tombe sur un mauvais. Si j'en crois Raoul, ce 18 octobre ne restera pas son meilleur souvenir. Sans compter qu'elle a découvert que c'était une journée mondiale et m'a fait deviner de quoi. Un truc moche, semblait-il. Moi : "De la pauvreté ?" Ma soeur : "Pire..." Moi : "De la misère ?" Ma soeur : "Non, non..." Moi : "Bon, allez, c'était pas la journée de la ménopause tout de même..." Et bien si figurez-vous. Il y a des gens qui ont inventé la Journée Mondiale de la Ménopause.

Il y a des jours comme ça...

Il y a des jours où l'on ferait mieux de rester couché. Mardi en était un. Cela a commencé à 7h00 et des poussières, quand j'ai démarré la voiture avec la perspective de faire un peu plus de 130 km pour être en réunion à 9h00. Sur le Cours Emile Zola, les blaireaux s'étaient donnés le mot, s'arrêtant notamment tranquillement dans les carrefours au feu vert, sans vergogne ni clignotant, à la recherche sans doute d'une petite rue qui n'était manifestement pas là. J'ai fini par gagner ma destination non sans avoir manqué de rater la sortie d'autoroute et cherché désespérément dans mon sac à dos ma carte affaires pour régler le péage. Après avoir utilisé ma carte personnelle, j'ai retrouvé l'autre, bien posée sur le siège passager. Je suis arrivé en réunion à l'heure. Les invités étaient trois : un homme et deux femmes. L'homme, un universitaire installé en Lorraine, nous présenta les dames : son épouse et l'une de ses collaboratrices.

Qu'est-ce qu'une preuve vivante ?

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D'abord je n'ai vu que le petit panneau scotché au mur (MOI JE SUIS LA PREUVE VIVANTE DE LA QUALITE DE L'AIR AMBIANT) et je n'ai pas compris. J'ai cherché des yeux la fameuse preuve et mon regard est tombé sur la plante qui se trouvait juste en-dessous. Au vu de sa luxuriance, je suis allé respirer plus loin.

Le loup se serait-il trompé de métier ?

Au comptoir de la supérette où il a ses habitudes, non loin de son bureau, le loup a écouté la conversation entre la caissière et l'artiste de rue qui faisait quelques emplettes. Celui-ci racontait qu'il ne partait plus en vacances avant janvier, après une année 2015 qu'on pourra quand même qualifier de fructueuse puisqu'il a "fait" le Canada, le Danemark et Cuba. Il paraît que le Danemark est un peu cher (sans blague) et qu'il vaut mieux aller à Cuba avec quelqu'un qui parle bien l'Espagnol (ah bon). Dépité (car pendant ce temps, nous étions plus modestement en villégiature dans le Tarn et Garonne), le loup se demande s'il ne se serait pas trompé de métier. Je lui ai conseillé de faire la manche avec un petit écriteau : "Aidez-moi SVP, je suis chef d'entreprise."

L'open space a encore frappé, cette fois sur mon ami le Dresseur de Puces

Bien cher Mouton Noir, J'espère que tu passes de bonne vacances. Les nôtres en Italie se sont bien passées, si je mesure à la difficulté que j'ai à reprendre le travail. Comme tu dois le savoir, la société qui m'emploie en prestation a déménagé. Nous avons eu droit à un nouveau bâtiment tout neuf, tout beau tout propre. Jusque là tout va bien. Mais, là où dans l'ancien bâtiment vétuste nous étions "parqués" (le mot est un peu fort) dans des open spaces d'une douzaine (voire un peu plus de personnes), nous nous retrouvons ici dans un gigantesque open space au bord d'un couloir et d'une porte battante qui claque à chaque fois que quelqu'un passe (je ne parle pas des gens qui circulent dans mon dos et que je ne vois pas venir). En terme de concentration (admirez le jeu de mot), c'est excellent pour la mise en boîte des salariés. Pour au contraire se concentrer sur une tâche intellectuelle, c'est un peu plus difficile avec tous c

Sait-il à quel point j'ai honte ?

Place Bellecour un monsieur s'avance pour me proposer "SANS ABRI". Je décline poliment. Il me lance "mais j'ai rien, donnez-moi quelque chose". Je passe mon chemin. Je n'ai entendu ni colère, ni agressivité dans sa voix. Plutôt quelque chose comme de l'incompréhension et plus encore, de la désespérance. Je continue ma route vers le Sud. Sa phrase tourne en boucle dans ma tête. Il a dit ne rien avoir et moi je sais bien que j'ai tout. Pourquoi ne me suis-je pas arrêté pour lui donner quelques pièces ? Pour moi ce n'est rien. Mais pour lui ? Je me suis donné une contenance en gagnant la rue Auguste Comte. J'ai cherché dans mon portefeuille trois euros que j'ai mis dans ma poche et je suis revenu sur mes pas, à sa recherche. Je ne l'ai pas retrouvé. C'était avant midi. Il est presque minuit. Où est-il maintenant ? Pense-t-il que je suis un salopard d'égoïste ? Sait-il à quel point j'ai honte ?

Vive les vacances (4)

Visite du merveilleux cloître de l'abbaye Saint Pierre de Moissac. Edith notre guide nous entraîne de colonne en colonne (il y en a cent seize) et nous commente quelques-uns des incroyables chapiteaux historiés qui les surmontent. Devant l'un d'eux, elle nous demande combien étaient les apôtres. L'espace d'un instant, j'ai un doute, je l'admets. Douze ? Mais Judas, on le compte ou pas ? J'ai l'impression que mes neurones se disputent, une calculatrice à la main. Je souffle donc un "douze" timide, espérant si j'ai tort qu'elle ne m'entendra pas. Je devrais savoir cela pourtant moi qui ai fait mon baptême et mes deux communions ! Il faut croire qu'il y a dans le modeste troupeau des disciples d'Edith une brebis plus égarée que moi car en même temps que je murmure mon "douze", un monsieur lance gaillardement un "quatorze". Inflation (tout augmente il est vrai) ? Promotion ("quatorze à la douzaine,

Vive les vacances (3)

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Ceci est une chronique à retardement. Le WIFI de notre pigeonnier de vacances était défaillant et m'a empêché de vous adresser en temps réel ce chat drolatique qui a manifestement eu son permis moto dans une pochette surprise. (Vous comprendrez mieux si vous cliquez sur la photo.)

Vive les vacances (2)

Au déjeuner le loup n'a pas desserré les dents. Si ce n'est, bien entendu, pour avaler son repas. Pour une fois que nous avons l'occasion de déjeuner ensemble et de prendre notre temps, ce mutisme me laisse baba et pour tout dire profondément mortifié. Mon courroux plus ou moins digéré en même temps que ma ratatouille, je lui demande la cause de son silence. J'apprends ainsi qu'il a décidé de mettre à profit les vacances pour suivre les conseils de sa nutritionniste. Parler en mangeant ferait grossir. Se taire serait donc bénéfique pour sa ligne. Inutile je crois de chercher à savoir pourquoi il a choisi précisément cette période de l'année pour tester ce concept. Je songe simplement avec désespoir aux 5 jours sur 7 et environ 50 semaines par an durant lesquels il déjeune seul... Que le Dieu des nutritionnistes fasse que je ne croise pas la sienne dans les mois qui suivront notre retour.

Vive les vacances (1)

Enfin nous y sommes, dans notre "pigeonnier du 19ème aménagé en un confortable gîte". C'est vrai que l'endroit est plaisant. Devant le jardin, un pré. Au bout du pré, un petit bois où passent à vive allure des chevreuils. Plus loin encore l'autoroute, où passent à vive allure des voitures. Du moins le faible vrombissement qui remonte jusqu'à nous l'indique t'il. De l'autre côté, c'est le panache blanc de la centrale nucléaire qui s'élève tranquillement dans l'azur. Bref, l'endroit est idyllique et incite à la détente. Un fauteuil de toile sous le pin, un livre et me voici en vacances. C'était sans compter sur un piaf perché dans le pin qui, sans doute saisi lui aussi par la quiétude du lieu, m'a gentiment chié dessus.

Et c'est encore un militaire qui gagne une tringle à rideaux !

Vous vous rappelez du skecth de Coluche sur la publicité et de cette phrase ? Elle me vient à l'esprit à chaque fois qu'un événement absurde me tombe dessus. Le militaire c'est moi, la tringle, c'est l'événement absurde. Aujourd'hui est une journée faste en la matière. Après mon collègue du matin qui confond formats de papier et langues vivantes (ou du moins qui ne lit pas mes mails de deux phrases jusqu'au bout), voici une nouvelle étourderie de notre assistante à qui j'ai confié il y a quelques jours un carton d'échantillons à envoyer chez un prestataire pour un traitement révolutionnaire dont j'attends monts et merveilles. Voici ce que m'écrit UPS à propos du dit colis que j'avais préparé avec soin et pour lequel j'avais confié à l'assistante l'adresse de destination, le nom, le mail et le numéro de portable du destinataire ainsi que le poids total de l'envoi : Nous avons en notre possession un colis non identifié s

Parfois je me sens seul

Tiens ce matin par exemple, en ouvrant la messagerie, j'ai senti comme un grand vide. Hier j'avais envoyé ma revue interne à quelques collègues (près de 250 lecteurs, Marc Lévy n'a qu'à bien se tenir), assortie d'un petit cadeau. Le cadeau en question est un "arbre de décision" pour aider nos sites de production à utiliser des plastiques recyclés. Le but ultime de l'opération étant bien évidemment de sauver la planète des déchets qui l'étouffent. On a de l'ambition ou on n'en a pas, que diable. Si la revue est éditée en français ET en anglais, j'ai choisi de ne faire l'arbre qu'en anglais. Beaucoup d'images, peu de texte : tout le monde devrait s'en sortir. Par contre j'ai proposé deux formats : A4 pour ceux qui veulent le garder dans un classeur et A3 pour ceux qui voudraient l'afficher dans leur bureau. On peut toujours rêver. J'envoie donc mes documents accompagnés d'un mail se terminant par : (.

Si on ne parlait que de ce que l'on connaît...

On ne dirait plus grand-chose. En voici un exemple : Un collègue me sollicite au sujet d'une pièce en plastique ayant la fâcheuse habitude de se casser chez nos clients. Il me semble hautement improbable de pouvoir répondre à sa demande : à partir d'une analyse (mais laquelle ?), il souhaite en effet identifier une multitude de paramètres de fabrication de la pièce. Je lui fais part de mon scepticisme mais, bonne poire, je lui indique que je vais solliciter un prestataire pour voir ce qui est possible. Il me répond qu'il part en congés le soir même (je n'ai donc plus qu'à bien travailler en son absence) mais "qu'à son avis il est possible de voir a minima si la matière n'a pas suivi le bon protocole de séchage". Devant tant d'assurance, ma propre incompétence me navre. J'ai dû louper un truc pour que cela lui semble si évident et à moi si abscons. Qui plus est, me hisser à son niveau d'information me permettra de gagner du temps av

Et la palme de la muflerie est attribuée à...

L'auteur d'une chronique intitulée "Des tablettes par milliards" dans le dernier numéro d'une revue scientifique à laquelle je suis abonné. L'article est donc consacré aux tablettes : il commence avec celle par laquelle vous avez peut-être déjà remplacé votre portable (leaders du marché : Apple et Samsung) et continue avec le bouillon KUB, la pastille d'eau de Javel, le galet de sel pour les plats cuisinés et bien sûr la tablette pour le lave-vaisselle. Le sujet est intéressant. Mais, patatras, l'auteur a jugé bon de le conclure par : "Alors que l'addiction aux tablettes électroniques rend esclaves les hommes, les tablettes pour lave-vaisselle libèreraient-elles la femme ?" L'utilisation du singulier pour "la femme" et du pluriel pour "les hommes" est déjà en soi révélatrice. Nos amicales pensées vont à son épouse.

Mets tes mains sur ton cul et fais l'avion

Le conseil scientifique d'un pôle de compétitivité a récemment assisté à la présentation de la "roadmap" de l'un des "axes stratégiques" dudit pôle. La réaction du conseil semble pouvoir se résumer en deux points principaux : Premièrement, le conseil a débattu pendant vingt minutes environ d'une épineuse question de vocabulaire. Dans la série "ne dites pas... mais dites..." (par exemple : "ne dites pas l'Ile et Vilaine mais l'île pourrait être mieux", warf, warf) le conseil a estimé qu'il ne fallait pas dire "mise en oeuvre" mais "mise en forme" des matériaux. Pourtant, on ne compte plus les ouvrages techniques ou les modules universitaires qui parlent justement de mise en oeuvre. Au choix, vous pouvez ajouter derrière : "des matières plastiques", "des métaux", "des matériaux composites", etc. Un confrère s'étonnant de ce paradoxe, je me permis de lui répondre que sans

Je suis médusé

Une agnelle génétiquement modifiée avec une protéine de méduse s'est retrouvé, par la malveillance d'un salarié, dans l'assiette d'un consommateur. Rubis, l'agnelle en question, était la fille d'Emeraude à qui la protéine avait été inoculée. Toutes deux faisaient partie d'un programme de recherche appelé "Mouton vert". J'aime bien le vert pour ma part (surtout dans mon assiette à moi) mais force est de constater que ce genre d'accidents n'arrive pas avec les moutons... noirs.

Bingo des réunions

Tout le monde ou presque connaît le bingo et un certain nombre, du moins ceux qui ont ou ont eu d'innombrables occasions de s'emmerder en réunion, connaissent le "bingo des réunions". L'une de mes collègues y jouait au Canada sous le nom de "bullshit bingo". C'est dire la dimension planétaire de cette activité. Le principe est simple : dans une grille vous mettez tous les mots à la mode de votre entreprise. Vous distribuez la grille à vos camarades de réunion. A chaque fois que l'un des mots est prononcé, vous le cochez. Dès que vous avez une ligne, une colonne ou une diagonale complète vous criez "bingo". C'est votre patron qui va sursauter, je vous le garantis ! Le principe m'en était un peu sorti de l'esprit mais la semaine dernière, j'ai dû préparer une présentation pour mon "n+2", grand chef à plumes de son état. Deux jours avant, mon "n+1" a demandé à parcourir mon projet. Là-dessus, il m'

Il était une fois un petit mouton noir qui voulait nager dans un océan bleu

Il était une fois un petit mouton noir qui s'appelait Edouard. Un beau jour comme il cherchait un emploi, il rencontra la fée Grande Entreprise qui lui dit : "Petit Edouard, je vois que tu as bien travaillé à l'école et tout aussi bien travaillé dans d'autres entreprises. Viens donc avec moi, tu feras de l'INNOVATION !" Edouard lui répondit : "Mais qu'est-ce donc, ô fée Grande Entreprise, que cette innovation dont tout le monde parle ?" La fée lui expliqua alors que l'innovation consiste à faire des paris et à lancer de nouveaux produits, de nouveaux services, de nouvelles organisations... "Wouaahhh" fit Edouard, "moi aussi je veux faire des paris et innover, je viens avec toi !" Alors la fée l'emmena voir l'Océan Bleu. Edouard, un peu ébloui, mit ses lunettes de soleil et découvrit qu'il existait des océans rouges et des océans bleus. Dans les océans rouges nagent les activités existantes. "C'es

A l'attention de Yann Moix

Yann Moix est, selon Wikipédia, un écrivain et réalisateur français. Je n'ai pas lu ses livres. Mais j'ai entendu ses déclarations récentes dans C à vous. Il y expliquait que la fidélité n'était tout simplement pas possible pour un homme. Si une femme pouvait se mettre 24 h dans la peau d'un homme, elle le constaterait aisément et comprendrait en outre que cela n'a aucune importance puisque, pour un homme encore une fois, être infidèle c'est comme aller à la piscine. Je dis très bien. Dont acte. Et je propose à Yann Moix de se mettre 24 h dans la peau d'une femme (la pauvre) : il constatera aisément qu'elle aussi, elle sait nager.

Vous avez dit plafond de verre ?

La semaine dernière, une entreprise de ma connaissance interrogeait ses équipes sur le "plafond de verre", en d'autres termes la discrimination tacite dont les femmes pourraient faire l'objet en son sein et qui les empêcheraient d'atteindre certains niveaux de responsabilité. Aujourd'hui, la même entreprise propose sur son site de vente par correspondance la "sélection fêtes des mères" : centrale vapeur, robot pâtissier, lot de casseroles... Rien ne manque. Je n'avais pour ma part pas encore saisi que ce plafond de verre était en fait celui de la cuisine. Quel benêt je fais.

Vianney

L'auteur de mes jours trouve l'auteur de ce blog fort peu loquace en ce moment. Il a bien raison. Il faut dire qu'entre le boulot, les travaux et le manque de dodo, je m'épuise. Néanmoins, pour lui plaire et parce qu'écouter la musique qu'on aime redonne forcément la pêche, je vais vous parler de Vianney. Vianney, c'est le premier homme qui m'a offert des roses rouges. C'était l'année du bac et je m'apprêtais à suivre docilement mes parents vers un plat pays, loin des lumières bretonnes qui m'avaient ébloui trois ans auparavant à notre arrivée dans le Finistère. J'étais mal dans ma peau de mouton à cette époque. J'ai fait semblant de ne pas comprendre, ne sachant que faire. Depuis peu, il y a un second Vianney dans ma vie. Celui-ci est à peine plus âgé que nous ne l'étions à l'époque et son premier album, intitulé Idées blanches, est un nouveau bouquet de roses : totalement inattendu et infiniment précieux.

Joyeux anniversaire moi-même

1er avril 1997-1er avril 2015 : cela fait 18 ans aujourd'hui que j'ai commencé mon premier job après la fin de mes études. J'ai les boules ! En même temps, c'est un joli souvenir. D'ailleurs j'ai encore la note de service annonçant mon arrivée. C'était un CDD de quelques mois pour lequel je m'étais trouvé une chambre d'hôte à proximité. J'étais tellement heureux de ne l'avoir attendu que 3 mois, ce premier job, que je suis arrivé avec une pêche d'enfer. Jour après jour, j'avais le sourire vissé au museau. Mes nouveaux collègues ont trouvé ça sympathique et m'ont adopté aussi sec. Cela tient à peu de choses, une intégration réussie.

Soudain j'ai vu passer les oies sauvages

Heureusement, c'est le printemps. Il y a deux jours en sortant du bureau, ma collègue a levé les yeux au ciel et m'a signalé une multitude d'oiseaux volant en V parfait au-dessus de nos têtes. A leurs cris, il m'a semblé évident qu'il s'agissait d'oies. A cette distance, je ne saurais vous dire si elles étaient cendrées mais je les voyais assez bien pour en être ému et ravi. Emu par ce grand et merveilleux mystère de la migration. Ravi d'y avoir assisté un bref instant depuis ma zone industrielle sans grâce.

Avez-vous le Mal de Saxe ?

Je viens d'avoir en ligne le service commercial d'une compagnie d'assurances. Etant donnée ma situation, il serait préférable que j'aille faire faire mon contrat en agence. J'ai donc demandé les horaires d'ouverture de l'agence la plus proche de mon domicile. Mon interlocutrice m'a précisé l'adresse que je connaissais déjà mais que j'ai eu un peu de mal à reconnaître car pour elle il s'agit de "l'avenue mal de Saxe". Est-ce une maladie ? Pourquoi pas "mâle de Saxe" ? A moins qu'il ne s'agisse  en fait de "malle de Saxe" ? Un type de bagage rare et chic, la malle Vuitton n'a qu'à bien se tenir. J'en ai tellement marre des cruches et des blaireaux auxquels nous avons affaire tous les jours (encore ne vous ai-je rien dit de la vipère de copropriétaire qui empêche mon immeuble de tourner rond), que je n'ai pas pu m'empêcher de lui dire "c'est Maréchal en fait". "Pard

Je déteste qu'on me scrounche-scrounche dans les oreilles

En particulier au cinéma. Aussi, amis cinéphiles, je vous propose de réclamer avec moi des séances sans pop-corn tout comme il y a des endroits non fumeurs.

Pourquoi s'embêter à réfléchir ?

La question est posée au dos du journal gratuit que lisait une passagère du métro ce matin en face de moi. Elle est supposée vanter l'intérêt d'une "appli" permettant de résoudre pas moins de cent grilles de SUDOKU en une minute. C'est vrai ça, pourquoi s'embêter à réfléchir ? Pourquoi s'embêter à rire, à aimer, à apprivoiser des renards ou cultiver des roses ? Elle résonne bizarrement ces jours-ci cette question.

Avec tout ça, on a quand même raté Drucker !

A dit dans un sourire un inconnu qui passait à portée de mes oreilles, tandis que nous rentrions de la marche républicaine.

Mes deux oncles Bernard

Lorsque je suis né, mon oncle Bernard m'a baptisé "Vieille Peau". Personne n'a jamais vraiment su m'expliquer pourquoi. Pas même lui, mon Tonton Vieille Peau. Car bien sûr comme beaucoup d'enfants le font pour distinguer les membres de leur famille, je lui avais donné un surnom et c'était celui-ci. Une toute jeune fille qui m'est très chère appelait ainsi l'un de ses deux grand-pères "Grand-Père Moustache". Je n'ai compris que bien plus tard que "vieille peau" n'était pas précisément un qualificatif flatteur. Il n'empêche. J'étais la Vieille Peau de mon oncle Bernard et il était mon Tonton Vieille Peau. Artiste et poète, il se cachait derrière un personnage de bourru. Il était très drôle aussi. Je l'aimais beaucoup et il me manque infiniment depuis qu'une saloperie de cancer l'a emporté il y a quelques années. Cette semaine c'est un autre Oncle Bernard qui a été emporté par une abominable salope

Je suis Charlie

Il n'y a rien à ajouter. On ne peut que pleurer aujourd'hui et nous battre demain pour qu'en France et partout ailleurs dessiner, écrire et penser ne tue plus.

Quand je serai grand, je serai ice cream scientist

C'est ce que vient de m'annoncer sans sourciller le Dresseur de Puces, fidèle lecteur de ce blog. A ce propos, je reconnais qu'il aurait de quoi m'en vouloir, étant donné que je n'ai rien publié ici depuis le 22 novembre. Je ne vous ai donc pas souhaité un Joyeux Noël et encore moins une Bonne Année. Vous m'en voyez navré. Si je ne devais prendre qu'une bonne résolution, ce serait donc sans doute celle d'être un peu plus bavard qu'en 2014. Commençons 2015 en nous vautrant dans la gourmandise avec l'offre d'emploi (car c'en est une) repérée par le Dresseur de Puces : un poste d'ice cream scientist chez un célèbre glacier américain. Promis, s'il le décroche je tente ma chance comme bed scientist chez Bultex ou Treca.