Il y a des jours comme ça...

Il y a des jours où l'on ferait mieux de rester couché. Mardi en était un.
Cela a commencé à 7h00 et des poussières, quand j'ai démarré la voiture avec la perspective de faire un peu plus de 130 km pour être en réunion à 9h00. Sur le Cours Emile Zola, les blaireaux s'étaient donnés le mot, s'arrêtant notamment tranquillement dans les carrefours au feu vert, sans vergogne ni clignotant, à la recherche sans doute d'une petite rue qui n'était manifestement pas là. J'ai fini par gagner ma destination non sans avoir manqué de rater la sortie d'autoroute et cherché désespérément dans mon sac à dos ma carte affaires pour régler le péage. Après avoir utilisé ma carte personnelle, j'ai retrouvé l'autre, bien posée sur le siège passager.
Je suis arrivé en réunion à l'heure. Les invités étaient trois : un homme et deux femmes. L'homme, un universitaire installé en Lorraine, nous présenta les dames : son épouse et l'une de ses collaboratrices. En vingt ans de carrière, je n'avais jamais vu cela : un ou une qui déboule au travail avec sa meilleure moitié. Laquelle fera magnifiquement tapisserie pendant la réunion, avant de visiter la cantine et la production. Mais que faisait-elle donc là, alors qu'à moins de 20 km se trouve l'une des plus belles villes de France ?
Avant de rentrer, j'ai fait la tournée des collègues pour prendre le pouls des "vrais gens" en cette période de vaste réorganisation dans notre entreprise. C'était tout sauf rassurant. Deux ou trois d'entre eux ont fini par soupirer  :"Enfin, ça pourrait être pire. On a du travail." C'est bien le drame actuellement. Les entreprises (peut-être d'ailleurs ne s'en rendent-elles même pas toujours compte tellement elles planent) profitent allègrement du marasme : chacun souffre mais se résigne car il vaut encore mieux être mal au boulot que mal au chômage.
En rentrant, j'ai écouté Inter. Et je suis tombé sur une émission sur la vague de suicides il y a quelques années chez France Telecom...
Au bureau, j'ai découvert que mon chef qui m'avait demandé (attention faut suivre) jeudi une présentation pour vendredi afin de la montrer lundi dans un comité innovation ne l'avait par montrée. Même, "il n'a pas ouvert la bouche" quand le sujet en question a été abordé m'a dit mon indic. (Plus fort encore ai-je appris hier : il n'a pas ouvert la bouche de TOUTE la réunion qui s'étalait sur plus d'une demi-journée, m'a révélé un autre indic.)
J'ai quand même bien dû lui demander "ce qui avait été décidé" sur le sujet qui me concerne. Il a fini par me dire de me concerter avec un autre collègue et de revenir vers lui avec un plan d'actions. S'il avait été en face de moi, je pense que je l'aurais mordu. Car le plan d'actions, c'était précisément ce qui était dans ma présentation...
Vers 22h00, j'ai lu le mail calomnieux à mon égard de la Présidente du Conseil Syndical qui ne supporte pas que je compile des chiffres concernant nos factures, que j'en fasse des courbes montrant des dérives à la hausse et que je les diffuse aux copropriétaires... Elle se dit "à la limite du dégoût". Et moi donc, pensais-je à ce moment-là.
Devant mon désarroi, même le Loup s'y est mis. Bien intentionné sans doute mais tout en force quand je n'avais besoin que d'un sourire. Je l'ai prié de me foutre la paix. Il est parti roupiller tandis que je m'occupais du linge. Les taches ménagères ont du bon pour se calmer, dommage que le Loup ne jure lui que par la sophrologie laquelle ne préconise rien en matière de linge à étendre ou de sols à nettoyer.
Ca me donne une idée : je devrais écrire un "Guide pratique de la sophrologie ménagère : le livre qui apaise les coeurs et vide les poubelles". Si ça se trouve, je ferais fortune et pourrais aller chanter "au revoir Président" habillé en canard.

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