Le blog d'Edouard le mouton noir

Ce soir j'étais à l'Hôtel du Département. (Et oui, la saison des pince-fesses sous les ors de la République revient avec les premiers frimas.) J'accompagnais mon nouveau chef. Sur le badge que l'on m'a remis à l'entrée, comme je n'étais pas du même genre que le Directeur Général de l'Innovation, les organisateurs avaient cru bon d'indiquer "Assistante". C'est un chouette métier que celui d'Assistante. J'en connais de formidables dont je prends soin au travail car elles sont des partenaires et non des larbins. Néanmoins, je constate avec amertume que dans ce pays, en 2011, accompagner une paire de chromosomes XY à une soirée de remise de trophées de l'innovation vous classe dans la catégorie Assistante. Ben non. Vous avez mal vu, bande de nazes. Les notes que je prends sont pour moi, pas pour lui. Parce que moi aussi j'innove dans mon pré. J'ajoute qu'à la tribune, pour remettre les prix et parler de leur visio

C'est ce que je me suis dit ce matin en entrant chez Botanic, l'agréable odeur de ceux qui étaient exposés à l'entrée m'ayant sauté au museau. Plus loin, le "village de Noël" étalait ses guirlandes, ses décorations dorées, argentées, rouges et vertes... Chaque espace déclinait son thème à profusion. Les clients étaient -presque- aussi nombreux que les guirlandes. Le loup, à qui j'ai fait part de cette affluence, contrastant violemment avec la crise qui nous étouffe, m'a rappelé qu'un sondage semblait indiquer que les Français comptaient dépenser plus cette année que l'an passé. Pour passer un "dernier vrai" Noël, en attendant la catastrophe que les agences de notation nous préparent ? En y réfléchissant, j'ai donc peut-être bien fait de participer à cette hystérie collective en achetant de la mousse, du liège et du papier rocher. Si vraiment il n'y a plus d'herbe à brouter au prochain réveillon, moi au moins je pourrai

A ceux qui speake plus ou moins english, je recommande cette amusante illustration d'un intéressant exposé : http://www.youtube.com/watch?v=zDZFcDGpL4U

Ma nouvelle voisine de bureau a tout juste 50 ans. Elle s'appelle Sophie. Les bébés en raffolent et moi je la trouve super sympa.

Vendredi dernier quand je suis rentré, le loup m'avait posé un lapin. Un joli lapin blanc, dans un chapeau gris. Un drôle d'animal tout de même : il fait de la musique quand on lui tire les oreilles. C'est parce que j'ai le sommeil léger et le voisinage bruyant que le loup a posé ce lapin sur mon oreiller, pour m'aider à m'endormir. Evidemment ça ne colle pas avec sa réputation d'animal féroce. Et alors ? Si tout le monde était toujours prévisible, on s'emmerderait ferme, non ?

La Fédération des Industriels Charcutiers Traiteurs s'alarme dans un communiqué de " l'explosion des prix de certaines pièces " de porc, telles que les poitrines (+ 40%), les bardières (+ 125%) et les gras (+ 134%). Cette augmentation est due à la très forte demande des pays comme la Corée du Sud, la Russie et la Chine où sévit la peste porcine. Voilà qui méritait -je crois- d'être porté à votre attention.

Quand j'étais un petit Bibendum, j'ai appris à ne pas faire pipi sur mes chaussures dans les toilettes à la turque. Parce que oui, en effet, nous avions des toilettes à la turque chez Bibendum. C'est un long apprentissage et même une bonne pratique n'empêche pas les accidents. Ce soir je reviens de l'Innovation Forum organisé par mon nouvel employeur à la Cité du design de Saint Etienne. Là-bas aussi, il y avait des toilettes à la turque. Je me fiai donc à mon expérience passée et, afin de ne pas faire la queue devant l'unique toilette "normal", je confiai mes nouvelles bottes à leur destin. Je ne m'en suis pas trop mal sorti. "Huit ans d'expérience feront toujours la différence" comme on dit chez Nutella. Néanmoins, j'avais négligé un paramètre d'importance : la force de la chasse d'eau, bien supérieure à celles qu'on trouvait chez Bibendum. Mes nouvelles bottes n'y ont pas échappé.

Ah zut, flûte, mince et saperlipopette. A la rentrée, un ancien Premier Ministre, féru d'histoire, de littérature et de marathon, a parlé à la radio de l'Art français de la guerre, un livre apparemment exceptionnel. Je me frottais déjà les pattes, certain que ce livre pourrait intéresser Papa mouton et que je lui en ferais la surprise à Noël. (L'an-ti-ci-pa-tion : c'est le secret de la réussite. C'est pourquoi quand je trouve une bonne idée de cadeau de Noël, je la note soigneusement, quelle que soit la saison.) Et voilà que les jurés du Goncourt me foirent mon plan en attribuant leur prix à "mon" livre. Du coup, c'est sûr, Papa mouton va se l'offrir tout seul et moi, je me retrouve Gros Jean comme devant.

Héhé, vous voudriez bien savoir comment s'est passé mon premier jour n'est-ce-pas ? Ca s'est très bien passé : Mes nouveaux collègues sont charmants. J'ai compris tout ce qu'on m'a raconté. Croyez-le ou pas, je n'en étais pas sûr après ces deux années de recherche d'emploi. J'avais peur d'avoir ramolli du cerveau. Bref, j'y retourne demain, tiens !

D'accord, Papandreou a un peu pris tout le monde de court et sur la forme, il aurait sans doute pu faire mieux. Mettre le référendum d'emblée dans le plan de sauvetage par exemple. Mais sur le fond, je me demande bien pourquoi tout le monde (l'Europe, les Bourses, l'opposition grecque et même sa propre majorité) crie au scandale et joue les vierges effarouchées. Le peuple est dans la rue, il n'en peut plus. Les manifestations ont déjà fait un mort, il est à craindre qu'il ne demeure pas seul. Le gouvernement n'en peut plus non plus, mais pour d'autres raisons : le Ministre des Finances a été hospitalisé pour des douleurs à l'estomac. Le conseiller économique du premier ministre avait été victime d'un infarctus à Athènes après le premier sommet européen du 23 octobre. Le conseiller économique du gouvernement a été prié de se reposer  car il souffre d'hypertension.Vous croyez vraiment qu'ils s'amusent ces gars-là ? Bref, Papandreo