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Affichage des articles du mai, 2013

La paille dans l'oeil de Line

Un projet de loi prévoyant la mise en place de cours en anglais dans l'enseignement supérieur secouait l'opinion la semaine dernière, tout autant que les pronostics sur le palmarès de Cannes. Je ne me rappelle plus le jour exact mais un beau matin, Patrick Cohen nous parla d'Only God forgives, présenté la veille en compétition. Plus exactement, il dit "Only God forgaïves". Je sursautai et supposai que sa langue avait fourché, ce qui arrive aux meilleurs d'entre nous. Puis il lança une archive de 1954 (je crois) : Line Renaud en tournée aux Amériques, y présentait sa chanson en anglais, avec un accent français attendrissant tellement il en était ridicule. Et Patrick de conclure que cette fameuse introduction de l'anglais dans l'enseignement supérieur n'était probablement pas superflue. Sur quoi, il mentionna à nouveau le film et redit "forgaïves". Je ne pus retenir un sourire et je pensai que, presque soixante ans après Line Renaud et en

Jour béni

En ce 28 mai, à Bruxelles, j'ai pris la parole devant une centaine de personnes de dix pays différents, en anglais, pendant vingt-cinq minutes à peu près, sans trébucher sur mes mots ni sur le tapis. Je suis HEU-REUX. Car si j'ai souvent rêvé de recevoir une palme ou un césar, c'est une autre affaire quand il s'agit de s'exposer ainsi devant tout le monde, de parler "loud and clear" après avoir surtout appris petit, à se taire et à écouter sagement les grands. J'ai regagné ma chambre d'hôtel content comme après les félicitations de la maîtresse pour une poésie bien dite et j'ai allumé la télé pour me détendre. Ô miracle, je suis tombé sur Roland Garros. J'ai suivi tétanisé la fin du (splendide) match de Marion Bartoli et soudain j'avais dix-set ans. Car la dernière fois que j'ai ainsi profité de Roland Garros, c'était l'année de mon bac. En ce 28 mai, à Bruxelles, la vie est belle.

J'ai pas fini de rigoler

Boul' et Till' sont les heureux parents d'une jolie petite fille de dix ans. Ils m'expliquaient récemment que de nos jours, il n'est pas rare que les professeurs des écoles fassent des fautes d'orthographe et qu'il est très mal venu de leur en faire la remarque. "Ce n'est plus cela qui est important" leur a-t-on dit. Est-ce réellement au profit d'autres apprentissages ou pour pallier l'insuffisance de l'enseignant ? Je ne sais. Quoi qu'il en soit, je pense que, partant de ce principe, les années à venir me réservent bien des moments de franche rigolade. Ce soir par exemple je me gausse en lisant une offre d'emploi rédigée par une certaine Virginie : "Le candidat devra maitrisé l’allemand. (l’anglais est un plus)" Certes, c'est un peu facile et bien peu charitable mais je remarque que cette jeune femme, pour sa part, ne maîtrise guère le français.

Conte moderne

Bien avant de m'offrir le Comte de Monte Cristo, Papa Mouton avait pour coutume de célébrer chaque anniversaire avec un livre de contes. J'en aimais autant les histoires que les dessins. Je relis encore de temps en temps l'Auberge du Spessart, le Calife cigogne, Griselidis, la Tempête... Il y a deux jours, bien que ce ne soit pas encore mon anniversaire, Dame Martine m'a envoyé cette petite fable moderne : Il était une fois un roi qui voulait aller à la pêche. Il ap p ela son météorologue et lui demanda l'évolution pour les heures suivantes. Celui-ci le rassura en lui affirmant qu'il pouvait aller tranquillement à la pêche car il n'y aurait pas de pluie.  Comme la reine vivait près de là où il irait, le roi revêtit ses plus beaux atours. Sur le chemin, il rencontra un paysan monté sur son âne qui en voyant le roi lui dit : " Seigneur vaut mieux que vous

Tu veux ma photo ?

Une de mes amies a eu les félicitations de son chef. A-t-elle sauvé une vie... ou seulement un projet ? Rédigé un document destiné à faire autorité dans l'entreprise ? Economisé des dizaines de milliers d'euro ? Que nenni. Ce sont ses apparitions dans deux différents chapitres du Rapport d'Activité 2012 qui lui valent ce satisfecit. Je me demande bien pourquoi certains besogneux s'obstinent à travailler quand il suffit de se faire tirer le portrait pour se faire bien voir de son chef.