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Affichage des articles du 2020

Les dix commandements du cadre de grand groupe qui s'essaie au métier d'entrepreneur (8)

 "Des arguments massues tu emploieras." A une représentante du personnel qui s'étonnait que, dans une si petite structure, le Plan de Sauvergarde de l'Emploi ne concernait que des opérationnels et aucun manager, le Président a répondu en substance que ce n'était pas parce qu'il venait d'un grand groupe qu'il ne connaissait pas le fonctionnement d'une PME. "La preuve" : son beau-frère en a une. On ne saurait mieux dire.

Les perles du croco (9)

J'ai retrouvé une perle oubliée... Peut-être en ai-je encore d'autres enfouies dans les profondeurs de mes carnets, avec le croco tous les désespoirs sont permis. Celle-ci remonte au 05 mai et à l'un de ces "cafés virtuels" que cet étonnant animal nous imposait deux fois par semaine. Après avoir indiqué que le trafic aérien ne reviendrait pas à son niveau "pré-COVID" avant au moins trois ans, il ajouta : "Dans les points positifs, nous on n'avait pas de chiffre d'affaires avant." Mon micro était coupé, je pouvais donc rire à mon aise tout en me demandant si j'avais bien entendu quand la péronnelle du service ouvrit le sien pour demander : "c'est un point positif, ça ?" Ce qui permit au croco d'enfoncer le clou de sa pensée : "oui, car on n'a pas à faire face à des réductions drastiques." Avouez qu'il eut été regrettable de la manquer.

Les dix commandements du cadre de grand groupe qui s'essaie au métier d'entrepreneur (7)

"Les mots de trop tu ne prononceras pas." Toujours sur la même page de notes (voir le commandement numéro 6), je relis cette sentence finale : "Y a des belles personnes dans tous les sites. Y a un peu des boulets aussi." Les boulets, comptez-vous, ai-je pensé ce jour-là. Et j'ai ajouté : "un" !

Les dix commandements du cadre de grand groupe qui s'essaie au métier d'entrepreneur (6)

 "La confiance tu inspireras." Avant d'en nourrir ma corbeille à papiers, je relis d'anciennes notes. Notamment celles prises lors de la présentation de la réorganisation de l'entreprise, le 04 juin dernier durant laquelle notre apprenti business man avait déclaré "ce projet n'entraîne aucune suppression de poste". C'était le monde d'avant. Dans le monde d'après, le 08 octobre, le même annonçait la suppression de 63 postes sur 277.

Les dix commandements du cadre de grand groupe qui s'essaie au métier d'entrepreneur (5)

 "Le principe des vases communicants, adroitement tu appliqueras." Récemment je m'inquiétais de la disparition de 4 millions dans les objectifs annuels de ventes. Suis-je bête, ils sont simplement passés dans les dépenses ! Je vous explique : en mai notre apprenti sorcier tablait sur un total de dépenses pour l'année de 35 millions d'euro. Le 08 octobre, en présentant le Plan de Sauvegarde de l'Emploi aux personnels, il parlait de 39 millions... Et voici donc revenus les 4 millions perdus ! Il suffisait de chercher dans la colonne des "moins" au lieu de la colonne des "plus".

Les dix commandements du cadre de grand groupe qui s'essaie au métier d'entrepreneur (4)

"Ni vu, ni connu, les millions, tu escamoteras." Notre apprenti dirigeant est un maître du bonneteau. En Février, entouré de sa galaxie de directeurs, il s'engageait à tenir les objectifs de vente : 22 "machines" et 16 millions d'euro de "pièces". Il en allait, écrivait-il, de notre crédibilité. En septembre, il déplorait un contexte dégradé et incertain de l'économie qui avait significativement impacté les ventes à la baisse, avec seulement 4,2 millions d'euro de vente de pièces POUR UN PLAN INITIAL DE 12 MILLIONS. Où sont passés les 4 millions manquants ? Je l'ignore et je regrette en tous cas que ce ne soit pas dans ma poche. Peut-être est-ce là une illustration combinée de deux grands aphorismes lupins : "peu importe que les chiffres soient faux, l'essentiel est qu'ils soient vraisemblables" et "les gens oublient vite, Edouard..." Les gens peut-être, mais les moutons non !

Le Winston Churchill du dirigeant

La semaine dernière, un chasseur (de têtes) m'a donné rendez-vous dans un Mercure du quartier, au motif que ses locaux étaient en travaux. Comme vous le savez (mais pas lui) je suis un mouton, noir de surcroît et non un lapin de trois semaines. La vraie raison de ce lieu de rendez-vous est plus simple : sa société étant en liquidation judiciaire depuis mars dernier, il n'a très probablement plus de bureaux. Durant ma petite enquête préalable à notre entretien, je suis tombé par hasard sur une page de son site internet présentant son équipe : quelques consultants, en costume cravate et en noir et blanc, puis une blonde à moitié nue, adossée à un photocopieur : l'assistante de direction et enfin une gravure de "Jane d'Arc, attachée de recherche". La sainte et la putain... On ne s'étonnera pas après cela qu'il m'ait lâché le traditionnel "la chimie, c'est de la cuisine" durant la discussion. Comme disent les Inconnus, il y a deux sortes

Les dix commandements du cadre de grand groupe qui s'essaie au métier d'entrepreneur (3)

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"Une armée mexicaine, à grand frais tu établiras." En début d'année le Président nous confiait "l'une de ses plus grosses surprises" qui était "qu'on parlait déjà comme si on était une grosse boîte". Il souhaitait alors qu'on "garde une âme de pionnier et de petite structure." Pour un effectif qui comptait 314 personnes, cela semblait en effet assez bien vu. Puis le confinement est arrivé... est-ce le yoga qui a ainsi changé notre intrépide pionnier en général mexicain ? Son pyjama blanc était-il imprégné de substances illicites qui lui sont montées à la tête ? Je l'ignore. Mais force est de constater qu'après six mois d'intenses cogitations, il nous a présenté un nouvel organigramme à douze Directeurs (sans compter lui-même et son Directeur Général Délégué) et une nouvelle gouvernance à deux "leadership teams", quatre équipes de gestion de sites (une par site), cinq comités de direction, un comité de gouvern

Les dix commandements du cadre de grand groupe qui s'essaie au métier d'entrepreneur (2)

Le deuxième commandement est un tantinet réchauffé puisque je vous ai déjà raconté les deux anecdotes en question mais enfin... au cas où vous auriez oublié : "Sans craindre le ridicule, en scène tu te mettras." En effet, quelques semaines à peine après son arrivée je vous rappelle qu'à un message du poste de garde signalant une voiture noire en stationnement gênant, le Président avait répondu "à tous" (soit tous les effectifs ainsi que les prestataires) : "la mienne est blanche et toujours bien garée". Durant le confinement, c'est vêtu d'un pyjama blanc qu'il se filmait à contre-jour pour l'ensemble des personnels, enchaînant quelques postures de yoga chancelantes afin de nous "ouvrir les chakras", tel un Raël de Prisunic.

On dira ce qu'on voudra... ils sont forts à Pôle Emploi (à moins qu'ils n'aient un remarquable sens de l'humour)

Le loup a déjeuné aujourd'hui avec l'un de ses congénères : ingénieur de formation, ancien jeune patron désormais à la recherche de nouvelles opportunités pour cause de COVID. Le canidé en question est à l'origine un spécialiste des semi-conducteurs. Pour ceux qu'une petite définition de temps en temps n'effraie pas : un semi-conducteur est un matériau qui a les caractéristiques électriques d'un isolant, mais pour lequel la probabilité qu'un électron puisse contribuer à un courant électrique, quoique faible, est suffisamment importante. Bref , Macron vous dirait que ce machin-là est un isolant et en même temps un conducteur . Mais cela m'étonnerait qu'il ait choisi ce sujet pour son intervention télévisée de ce soir du coup, c'est moi qui m'y colle. Revenons au jeune patron. Il est, comme il se doit, inscrit à Pôle Emploi, qui vient de lui proposer un poste de chauffeur de bus, à mi-temps. .. Je vous laisse le temps de lire cela à haute

Les dix commandements du cadre de grand groupe qui s'essaie au métier d'entrepreneur (1)

Et c'est parti pour une nouvelle mini-série ! J'ai pris grand plaisir à vous rapporter les perles du croco, Directeur de la stratégie, des ventes, du marketing, de la communication... et du recyclage des papiers dans les corbeilles (car il a quand même à son actif une réunion de deux heures avec sa "junior communication manager" sur le devenir des corbeilles à papier de l'open space). Désormais, intéressons-nous au Président car il faut savoir aller toujours plus haut, comme dirait Carlos Ghosn. Je vais donc m'efforcer de vous concocter dix épisodes, sans mollir ni mentir, sur tout ce qu'il faut faire quand on est un cadre de grand groupe, propulsé par ledit grand groupe à la tête de l'ETI dont il est actionnaire, pour couler la boîte tout en ayant la certitude qu'on est en train de la sauver. Quand je regarde comment il s'y prend, je pense à cette fameuse "perle" : "est sorti de la caserne à reculons pour faire croire qu'il

Quand ça veut pas, ça veut pas !

Or donc la semaine dernière j'ai fait un ultime passage dans les locaux de mon désormais ex-employeur. J'ai appris qu'il y avait une machine à livrer et que les caisses commandées pour l'expédier étaient trop petites. Quand ça veut pas... ça veut pas ! Sans compter qu'il manquait les pots destinés à recevoir la matière première vendue avec la machine. Ce qui m'a fait répondre au malheureux collègue qui me racontait la chose : "il est vrai que vous manquez de pot dans cette boîte." J'admets qu'elle était facile mais enfin, elle était tentante... Un autre collègue (enfin, ex-collègue, car lui a pris la porte dès fin juillet : c'est un précurseur) en a profité pour nous faire remarquer que si on en était encore à ne pas savoir dans quoi expédier nos machines, c'est bien qu'on ne croulait pas sous les commandes.

La médecine est débordée, profitons-en !

Entre un contrôle radio à l'hôpital dès potron-minet et un aller-retour de 400 km cet après-midi chez mon pathétique employeur pour rendre mon ordinateur et autres babioles et récupérer mes petites affaires, ce 30 septembre s'annonçait morose. Le salut m'est apparu non pas sous les traits d'un archange blond mais sous ceux d'une vieille dame qui faisait provision à la boulangerie de pains et gâteaux en tous genres. La boulangère remarqua dans un sourire que c'était un beau stock de douceurs. La vieille dame lui répondit qu'en cette période "de science-fiction"... et la boulangère poursuivit "oui, on a besoin de réconfort". La vieille dame ajouta que le fondant au chocolat de la maison le lui apportait... ainsi que des kilos. La boulangère tempéra : "avec l'hiver qui s'annonce, il faut bien prendre un peu de poids !" Et la vieille dame conclut dans un sourire avec ce magistral et malicieux : "la médecine est débor

Jusqu'où ne pas aller trop loin ?

Voici à coup sûr une question qui ne se pose pas dans ma boîte actuelle. Je vous rappelle pourtant qu'elle a pour actionnaires deux sociétés plus que centenaires. Autrement dit, on n'a en principe pas affaire à des débutants et pourtant... nous crevons encore une fois le plafond de la bêtise (notez que je reste poli) avec ce nouveau trésor, publié sur les réseaux sociaux par l'un de mes collègues (je n'ose dire "de travail", ma conception de la chose étant radicalement différente de la sienne) : "Chers amis américains et amis traducteurs : connaissez-vous un traducteur américain qui accepte les textes français comme fichiers source ? La direction où je travaille cherche un traducteur amérindien français. Envoyez-moi un message dès que possible si vous connaissez quelqu'un." J'en suis tout défrisé. Déjà la confusion entre "amérindien" et "américain" laisse entendre que les ruses de sioux ne sont pas son fort mais découv

"Lyon : il braque un salon de coiffure avec un masque COVID-19"

On se lasse de tout, même des perles (du Croco). Certes j'en ai d'autres en rayon, mais je vous avoue que je peine désormais à en rire. Alors que ce titre "Lyon : il braque un salon de coiffure avec un masque COVID-19" relevé à l'instant dans les feuilles de chou numérique (oui, désormais le chou aussi est numérique) me ravit. Il me rappelle l'effet Dunning-Kruger, que m'avait fait découvrir une jeune collègue de ma précédente boîte. Cette théorie a été exposée en 1999 dans le Journal of Personnality and Social Psychology par deux psychologues américains : Dunning et Kruger, donc. Ils avaient été frappés par un fait divers étonnant : un individu s'était employé quatre ans auparavant à dévaliser deux banques sans masque mais la tête enduite de jus de citron (croyant apparemment que le citron le rendrait invisible par les caméras de surveillance)... Bien entendu, le soir même il avait été arrêté. L'effet Dunning-Kruger, aussi appelé (selon l'i

Le "job à la con" du moment

Une certaine Natasha m'invite au "EuroPack Summit" en septembre au "magnifique" Fairmont Le Montreux Palace à Montreux en Suisse. La proposition est alléchante mais la liste des "speakers" de cette édition 2020 a de quoi refroidir toute velléité de ma part d'y assister . En effet parmi eux s'est glissé un "choco evangelist". Encore un effet de mode qui me défrise la laine. Aujourd'hui, pour peu que votre "job" n'ait aucun fond et que vous aimiez surfer sur les tendances, même les plus débiles, n'hésitez pas : auto-proclamez-vous "evangelist" en franglais dans le texte. Vous ne me croyez pas ? J'ai tapé "evangelist" dans la barre de recherches d'un célèbre réseau social professionnel et je vous livre les premiers résultats : Isabelle est "Directeur Filiale, IoT evangelist" Cédric est "Solution architect, API evangelist" Sébastien est "Business Intelligence

Pour changer du Croco, parlons du Président

Vous rappelez-vous que pour ses premiers pas chez nous en novembre dernier, notre Président avait cru utile de préciser dans un mail à tout l'effectif que "la mienne est blanche et toujours bien garée" ? Il parlait de sa voiture, bien sûr. Tout comme au Croco, qui enfile les perles et les poncifs à qui mieux mieux, le confinement ne semble pas nécessairement lui réussir. Tel un nouveau Raël ayant croisé des extraterrestres, il a cru bon de nous envoyer une vidéo où, vêtu d'un pyjama de satin blanc, il enchaîne -très maladroitement d'ailleurs- quelques poses de yoga "Tu vois pas que tu te donnes en spectacle" serait-on tenté de lui dire, après avoir revu une millième fois La Grande vadrouille sans pouvoir s'en lasser. Plus récemment encore, il a présenté aux "managers" du site (dont je fais encore partie bien que le Croco m'ait annoncé dès l'automne dernier la suppression de mon poste) un point sur la situation de l'entreprise

Les perles du Croco (8)

"La prospection, c'est ce qui amène les clients dans le pipe." Notez ici qu'il s'agit bien sûr du mot anglais pipe (prononcez païpe) qui signifie tuyau et non de la célèbre pipe du commissaire Maigret.

Un micro-climat au bureau

J'ai un collègue étonnant. A dire vrai, j'en ai plein. Rendons donc ici hommage à feu notre RH (promptement remerciée en début d'année, si vous vous en rappelez) pour son étonnante capacité  à constituer une équipe qui perd. De celui-ci je dirai : Qu'il a le même âge et le même prénom que mon grand frère, ce qui le sort irrémédiablement de la catégorie des lapins de trois semaines à qui l'on pourrait accorder des circonstances atténuantes en vertu de leur inexpérience. Qu'il sème ses phrases de "ouais ?" comme le Petit Poucet sème son chemin de cailloux. Depuis que les commerciaux me l'ont fait remarquer, je ne peux l'écouter sans une terrible envie de rire. Qu'il s'est vendu fort cher à l'entreprise, où il a passé six mois à énerver tout le monde et frôler la porte avant d'atterrir mi 2018 dans le service où je suis moi-même arrivé deux semaines plus tard. L'été dernier, comme mon ancien responsable m'en faisait un

Les perles du Croco (7)

En dépit de la gravité du moment, ne nous gênons pas : prélassons-nous dans la frivolité en continuant d'enfiler les perles que le Croco sème plus ou moins gracieusement sur son passage. C'est ainsi qu'au début du confinement, il nous a demandé de "brainstormer" sur notre possible contribution innovante pour lutter, que ce soit sur le plan sanitaire ou social, contre de futures crises du même type. La princesse au petit pois dont je vous ai déjà parlé ici faisait partie des gentils contributeurs désignés volontaires pour laisser s'exprimer leur créativité. Si vous vous rappelez bien, elle est russe. Et notre activité relève de la transformation des métaux. La princesse eut donc l'idée sublimement ridicule de nous faire produire "des poupées russes en titane pour amuser les enfants qui doivent rester à la maison". Même le Croco sembla désarçonné, aussi ajouta-t-elle qu'elle ne connaissait aucun enfant insensible aux poupées russes, si amusan

Gang de chats

Confiné, le loup profite des heures douces du crépuscule sur le balcon. C'est ainsi qu'il a découvert et analysé les agissements d'un gang de chats dont le chef de file semble être un matou noir et boiteux. A heure fixe, il les observe arrivant les uns après les autres pour se réunir sur un coin de pelouse dans l'immeuble d'en face. Puis le chef traverse notre courette pour les rejoindre et tous ensemble remontent la rue, disparaissant jusqu'au lendemain soir. Le loup est convaincu qu'ils règnent sur le quartier et y mènent leur trafic, en toute impunité en cette période où la nuit, plus que jamais, leur appartient. Si trafic il y a, il ne peut à mon avis s'agir que d'herbe. De l'herbe à chat, bien entendu.

Enlève ton masque, on t'a reconnu

Une lectrice me fait l'honneur de me reprocher mon silence du mois écoulé... Certes, j'en aurais des choses à écrire : Le croco enfile toujours des perles. Les médias me laissent tour à tour perplexe et indigné. Une bande de matous, toujours les mêmes, ponctuels comme des coucous suisses, semblent avoir pris le contrôle du quartier et le loup profite du confinement pour étudier leurs agissements en fin de journée depuis notre -précieux- balcon... Mais j'ai peur de vous paraître futile ou pire, de raconter des âneries ce qui pour un mouton est quand même fâcheux. En gros, pour paraphraser Raymond Devos, ces dernières semaines je m'étais rangé dans la catégorie de ceux qui n'ont rien à dire et qui le gardent pour eux tandis que ma lectrice veut que j'en fasse profiter les autres. Et bien tant pis pour vous, je vais causer donc. Que ceux qui s'en plaindront le fassent directement auprès d'elle (je vous communiquerai bien volontiers son adresse). Co

Les perles du Croco (6)

Une perle fraîche du jour et de la plus belle eau : "Un mail bilatéral, c'est entre vous et quelqu'un d'autre."

Dis, ça veut dire quoi irrationnel ?

Alors, "irrationnel" c'est quand dans le métro lyonnais (mais ça fonctionne aussi ailleurs), tu reproches à une jeune femme de type asiatique de ne pas porter de masque "alors qu'elle rentre sûrement de Chine", même si la jeune femme est vietnamienne et n'a pas bougé de Lyon depuis des lustres. Pour se mettre au diapason, le loup a décidé de ne plus m'approcher. Il est vrai que je porte une chemise ornée de hiboux et que la grippe aviaire demeure un souvenir douloureux pour certains d'entre nous (tous des emplumés d'ailleurs)... On n'est jamais trop prudents.

Les perles du Croco (5)

Citation du vendredi 06 mars : "Quand on sait ce qu'on sait, il faut s'intéresser à ça." Mais à quoi, grand Dieu, à quoi pensait-il ?

Les perles du Croco (4)

A un groupe international "pesant" dans les vingt milliards d'euro de chiffre d'affaires, le Croco a souhaité que nous expliquions que l'un de ses enjeux était de "rester un fournisseur de rang 1 crédible". De la part d'une Direction qui nous a expliqué en janvier que nous devions renoncer à notre "arrogance naïve", c'est très fort. Comme je l'ai entendu récemment (je la connaissais pas celle-là), c'est le roquefort qui dit "tu pues" au camembert... Perso, si j'étais un Danois et qu'un Chihuahua mal foutu venait me dire que je n'étais pas crédible, je lui filerais volontiers un coup de patte pour lui apprendre la politesse.

Les perles du Croco (3)

A un collègue américain (très sympa, je l'aime bien) qui relatait en anglais aux équipes françaises  un incident de production et demandait les correctifs nécessaires, le Croco a répondu, à tous et en français dans le texte : " Ç a sent la gagne !" On voit par là soit qu'il est une bille en anglais, soit qu'il a un odorat défaillant. Et c'est ainsi que le Croco est petit (pour paraphraser Vialatte).

Les perles du Croco (2)

Il y a quelque chose de touchant chez le Croco, c'est l'impression qu'il nous donne de lire avec application chaque soir des livres avec des mots savants pour pouvoir nous épater le lendemain matin. Ainsi a-t-il écrit au responsable du SAV : "On va travailler la mitigation du risque de breakdown." Je brunchais hier (moi aussi je connais des mots anglais) avec deux amies : l'une, infirmière, m'a regardé interloquée lorsque j'ai cité la phrase tandis que l'autre, qui manipule comme personne des tableurs Excel compliqués pour une société américaine, a bien reconnu l'expression anglo-saxonne "to mitigate the risk". A la première, j'ai expliqué qu'en gros, la chose consistait à ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier. Je proposerais donc volontiers au Croco de nous demander de ne pas "put all the eggs in the same basket." C'est comme cela que doit s'exprimer la French Tech, celle qui a un coq comme emb

Les perles du Croco (1)

Je vous propose une mini série (ou maxi, l'avenir nous le dira) reprenant les citations de mon chef, dit "le Croco" eu égard à sa grande gueule et ses petits bras comme vous vous en rappelez certainement. En voici déjà une et je tiens à préciser que je respecte scrupuleusement tant son orthographe que sa ponctuation : "Sujet pas évident avec client pas évident. C'est le business ! on va être vigilent dans nos réponses"

La surintendante des personnels n'est plus

Ma chère bonne, Du temps de feu l'ancien Roi, toute la Cour espérait la disgrâce de la surintendante des personnels. Si la dame avait su profiter de la fin du règne précédent pour sauver sa charge, elle n'a pu trouver grâce aux yeux du nouveau monarque. Bannie du royaume à la fin de janvier, la pauvre âme est désormais exilée en ses terres et ne reparaîtra point à la Cour. Tout cela s'est fait à bas bruit, sans tambour ni trompette. Nous sommes décidément peu de choses, à disparaître ainsi sans plus de remous que n'en fait un caillou dans l'eau. J'ai croisé par deux fois sa remplaçante, dont nous ne savons pas même le nom. Il paraît qu'elle n'est là que pour peu de temps. Peut-être est-ce pour cela qu'elle évite soigneusement tout contact avec la Cour, se limitant à nous saluer de loin lorsque nous la croisons. A moins qu'elle ne nous sache déjà condamnés et ne nous croit contagieux ?

L'année commence bien

L'année commence bien, avec une réunion de rentrée pour l'ensemble de l'effectif dans un très joli cinéma flambant neuf. Ouverture par Muse (concert de Wembley), aussi éclatante que les trompettes d'Aïda mais plus adaptée à la volonté du Président tout neuf de nous indiquer que les prochains mois vont être "rock'n roll mais pas à la papa"... Comprenez : "ça va saigner" (confidence du Directeur Général le lendemain dans le calme ouaté de son bureau à M. X, lequel est de mes bonnes relations). Heureusement, j'ai passé trois semaines la tête en bas, avec des kiwis (si mignons), des otaries (si moustachues), des dauphins (si bondissants) et des manchots (si timides). Toutes ces plumes et ce poil m'ont tout ragaillardi et si je ne doute pas que tous ces grands chefs auront ma peau, j'espère bien la leur vendre fort cher...

L'art du management : réorganisation de service

Le manager : "Dis-donc Jacques, tu as fait ton service, toi ?" Jacques : "Oui..." Le manager : "Bon, dans ce cas, tu prends la Défense."