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Affichage des articles du septembre, 2010

Les moutons noirs débarquent en ville

Figurez-vous que les moutons de Soay (comme l'île écossaise dont ils sont originaires) sont en voie de disparition car  "leur viande n'est pas bonne et leur laine sans intérêt". Mais voilà-t-y pas que Christophe Darfeuil, directeur d'une association lyonnaise de protection de la nature, leur a trouvé d'autres avantages : "petits, légers, très à l'aise sur les terrains accidentés et silencieux au point que nous leur avons mis une cloche". Et hop, depuis fin 2008 ces moutons noirs tondent "les espaces délaissés". Après des débuts difficiles, les moutons trouvent une première cliente, viticultrice dans le Beaujolais. Puis ils séduisent les copropriétaires d'un lotissement, ennemis du Roundup. La commune de Dardilly leur confie ensuite l'entretien du toit végétalisé d'un fort militaire et enfin Lyon les réclame pour la tonte de terres en friche... Le mouton noir est à donc la mode, ce qui ne m'étonne pas le moins du monde.

Pièce démontée

Le gouvernement met fin à la triple déclaration de revenus l'année du mariage. C'est un peu comme si Nicolas et François mettaient la main au panier... de la jeune mariée. Personnellement, ça ne me fait ni chaud ni froid mais je pense avec un demi sourire à toutes ces pièces montées où il y aura moins de nougatine, ces champagnes un peu moins millésimés, ces kilomètres de tulle dans lesquels il faudra tailler à regret. Les traiteurs, marchands de satin et autres DJ devraient crier au dépôt de bilan et à la suppression d'emplois. 500 millions d'euro... C'est ce que le gouvernement va récupérer. François se défend : "Cette niche fiscale bénéficie à ceux qui sont contribuables à l'impôt sur le revenu à des niveaux significatifs et donc les moins favorisés n'en tirent aucun avantage. Est-ce que c'est juste ? Faut-il rappeler que chacun doit être imposé de manière égale selon sa capacité contributive ? Restons-en à ce principe simple, d'autant que l

L'offre d'emploi du jour

Si je l'avais rédigée moi-même, vous m'accuseriez d'exagérer : "Notre client associe la puissance de la science et de la technologie à l’élément humain pour innover avec passion dans les domaines essentiels au progrès de l’humanité." Ce client, comme on le lit un peu plus loin dans l'annonce, est un Groupe qui intervient dans le secteur de la détergence et des produits ménagers. En clair, nous sommes donc quelque part entre Ariel (mais pas celui de Shakespeare) et Mr Propre, deux éminents bienfaiteurs de l'humanité. A coup de tensioactifs biodégradables et de suppression des phosphates, ils nous entraînent inexorablement et joyeusement sur la voie du progrès. Vous ne le saviez pas ? Et bien maintenant, vous êtes au parfum (lavande ou citron, au choix).

La demande en parrainage

Je reviens de Linselles (à côté de Lille) où j'ai passé un week-end "en famis". Ou "entre amille" si vous préférez... J'ai fait du trampoline dans le jardin, avant d'y déjeuner sous un soleil aussi joyeux que mes hôtes. Samedi après-midi, nous avons joué des coudes dans les rues bondées du centre ville : les garçons ont acheté des livres au Furet du Nord, les filles des gaufres à la vanille (normal : la vanille, c'est pour les filles) et du maroilles, triplement emballé pour éviter de vous contaminer les doigts pour une semaine. Le soir, les grands ont cuisiné ensemble tandis que les petits jouaient à la Wi. Après les croissants du dimanche, nous sommes allés cueillir des mûres en évitant autant que possible le contact des orties et des épeires. Il avait plu dans la nuit et leurs toiles étaient parsemées de ces perles de pluie chères au grand Jacques. C'était un joli week-end, d'autant plus joli qu'une petite gymnaste de huit ans m'a

On dit que le bruit ne fait pas de bien et que le bien ne fait pas de bruit...

Néanmoins, après y avoir réfléchi, je vous fais part du courriel que j'ai reçu hier soir de la part d'Odile, de l'association Terya So dont je vous ai déjà parlé dimanche : "Je vous envoie la réponse d'Eric à ma demande concernant les parrainages. Il propose de parrainer de grandes filles car à l'école de Sakabi, les petites filles mangent à la cantine et si nous soutenons ce projet, elles pourront y manger tous les jours. Eric souhaite donc surtout aider celles qui veulent et peuvent continuer leur scolarité car elles en ont les capacités. Celles qui viennent d'un milieu très pauvre, si elles ne sont pas aidées, risque d'être tentées et de ne pas pouvoir résister aux demandes de "tontons" riches et qui aiment la jeunesse. Dans ce village, pas mal de familles sont revenues de Côte d'ivoire, à cause de la guerre et ont tout perdu, puisqu'elles ont dû tout laisser là-bas. Elles n'ont pas de terre et souvent pas de travail. Les pè

Dieu est grand ? Ca dépend de qui le regarde...

A Lyon, nous avons aussi nos pauvres. Nos pauvres d'esprit je veux dire. Il s'agit des jeunesses identitaires lyonnaises. Brrr... Déjà le titre est louche. C'est comme les chiennes de garde. La vulgarité de ce nom m'a toujours laissé plus qu'un doute sur l'intelligence des revendications des chiennes en question. Et bien les jeunesses identitaires, qu'elles soient de Lyon ou d'ailleurs, ne m'inspirent pas plus de confiance a priori. A dire vrai, jusqu'à hier j'ignorais béatement leur existence. Mais elles viennent de nous révéler l'étroitesse et la bêtise de leur jugement en s'indignant qu'une gargouille de la cathédrale Saint Jean, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, représente l'homme qui depuis 30 ans supervise le chantier de restauration. Cet homme s'appelle Ahmed. Il est Français et musulman. Et bien moi je lui dis merci. Merci de restaurer le patrimoine commun de l'Humanité. Et je dis bravo à Emmanuel,

La géométrie dans le potager

Si vous non plus vous ne regardez ni Télé Foot, ni le Jour du Seigneur le dimanche, allez donc faire un tour sur le site de France Inter et écoutez l'émission Nous autres du 03 septembre. Je vous la recommande d'autant plus vivement que, parfois, cette émission m'agace. Mais ce reportage-là est magnifique. Je vous en donne l'intro : "A quelques kilomètres de Bobo Dioulasso, au Burkina Faso, il y a le village de Sakabi. C'est un village de paysans, de cultivateurs, et dans ce village, sur le bord de la route nationale 10, il y a une école primaire, l'école Sakabi B, une école burkinabée comme il y en a des milliers, un bâtiment tout en longueur au milieu d'une cour de terre rouge, balayée par le vent, traversée par des ânes, des zébus, des vélos. Pourquoi s'arrêter là ? Parce que l’école Sakabi B n'est pas tout à fait comme les autres. Son directeur, Eric Zio a décidé de se battre contre la fatalité. Quand il est arrivé dans cette école, il y a

Aimez-vous les livres pour enfants ?

Tiens, tiens, parmi nos membres la loutre montre son museau et nous avons un chat de plus. Pas n'importe lequel au demeurant puisqu'il s'agit d'un Chat Bo Thé. Voilà qui me permet de vous poser une question qui me tracasse depuis mon dernier passage en librairie : aimez-vous les livres pour enfants ? Parce que moi j'adore mais il paraît que j'ai passé l'âge. J'ai, parmi mes trésors personnels, des livres de contes que Papa Mouton m'offrait pour mes anniversaires. Tous "illustrés par Janusz Grabianski". De temps en temps le soir, j'attrape une de ces merveilles pour m'endormir. Récemment j'ai ainsi relu les Contes de Perrault, que j'avais reçus pour mes sept ans. D'ailleurs, je vous préviens que si le marquis de Carabas ne s'inscrit pas prochainement sur ce blog, vous serez tous hachés menu comme chair à pâté... Quoi qu'il en soit, j'ai récemment acheté trois livres pour enfants où il est question de chats, de

De l'exemplarité

Eric Woerth se défend : "On cherche à me salir, je n'ai rien à me reprocher. Je l'ai déjà dit, je le redis, je n'ai rien fait de mal, je n'ai pas menti." Personnellement, je suis convaincu de sa bonne foi : voilà un Ministre qui est sans doute sincère lorsqu'il affirme n'avoir rien fait de mal. C'est bien précisément ce qui me gêne. Comme tant d'autres hommes et femmes politiques, il ne voit même plus ce qui peut choquer les moutons moyens dans le fait de favoriser l'obtention de la Légion d'Honneur par un homme qui quelques mois après embauchera son épouse... Serais-je encore chômeur si j'étais lié de près à quelqu'un qui a un tel pouvoir ? Sans doute pas. C'est bien là que le bât blesse à mon humble avis. La plupart de nos gouvernants ont perdu le sens de ces réalités-là et ne comprennent ni la rancoeur de leurs électeurs, ni l'acharnement des journalistes qui ont tôt fait d'exploiter cette coupable naïveté.