Le coq, sa femme et la bonite

Dans un restaurant de La Trinité sur Mer, il y a quelques jours, le serveur place à côté de nous un jeune couple très propre sur lui et apporte les cartes.
Elle : "C'est quoi, la bonite ?"
Moi, in petto : "Du thon !"
Lui, sans l'ombre d'un doute : "C'est comme un maquereau, c'est un gros maquereau en quelque sorte."
Je sursaute.
Le garçon arrive.
Elle, l'air de rien : "C'est quoi, la bonite ?"
Le garçon : " C'est un petit thon". Il prend la commande et s'éloigne.
Lui, piqué : "Tu ne me fais pas confiance ? Je t'avais dit ce que c'était."
Elle : "Tu m'as dit que c'était du maquereau et en fait c'est du thon."
Lui, un peu agacé mais sans complexe : "Oui ben c'est pareil, le maquereau et le thon ça se ressemble beaucoup."
Moi qui déteste le maquereau et adore le thon, je soupire intérieurement, partagé entre la révolte devant l'injustice faite à la bonite et le fou-rire causé par les efforts du jeune coq pour épater sa moitié.
Elle, sans s'énerver : "Ah non, le maquereau c'est gras comme poisson. Et le thon c'est plutôt sec."
Je ne me rappelle pas ce qu'il répondit. J'en avais assez entendu pour me mettre en joie et pouvais dès lors me permettre de ramener mes oreilles au-dessus de mon assiette.