Vivement demain

Un chasseur de tête m'a appelé mardi. Un chasseur de têtes belge qui cherchait un Ingénieur d'Affaires Grands Comptes Industriels pour une société américaine dont j'ai entendu parler chaque jour (ouvré, moins les vacances) pendant six ans. Cet Américain est un des plus grands fournisseurs de Michelin (même s'il n'était pas le mien). Alors voilà, il s'agissait pour moi de ré-investir les lieux, en changeant juste le côté de la table où je m'asseyais il n'y a pas si longtemps avec joie, parce que travailler avec les fournisseurs de matières premières de Michelin a été ma plus belle expérience professionnelle. En deux demi-journées j'ai écrit six pages de réalisations et de motivations en anglais pour convaincre ce fournisseur que j'étais le mouton de la situation. Le chasseur de têtes en était convaincu, lui, et m'a poussé à donner tout ce que je pouvais. Ce matin il m'a rappelé pour me dire qu'en dépit de mon magnifique travail les nouvelles n'étaient pas bonnes : le fournisseur a court-circuité son chasseur et recruté ailleurs. Fin de l'histoire.
La recherche d'emploi c'est comme une traversée du désert (du moins pour ce que j'imagine du désert). On est perdu seul au milieu de dunes toutes semblables. On avance tant bien que mal, sans jamais voir autre chose que du sable. Et puis brutalement on voit de l'eau, des palmiers. Alors on met toutes ses forces, on rassemble toute son énergie pour arriver jusque là. Mais c'était un mirage. Au bout de la course il n'y a ni eau, ni arbre. Il n'y a rien du tout.

Commentaires

  1. ne perds pas patience joli mouton ! ne pas courir non plus tu vois cela ne sert à rien, garder confiance et il parait que tout arrive à point !

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  2. Je ne suis pas d'accord, Mathilde-le-chat. Il n'y a pas d'autre moyen que de tout donner si l'on veut avoir une chance que cela marche (et accessoirement ne rien avoir à se reprocher). Evidemment, plus on investit plus on est déçu en cas d'échec. Mais c'est un risque à courir.

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  3. L'amour c'est comme le désert, dirait Swann, on court vers un autre qui ressemble à aucun autre, on court, on court et puis, et puis on s'aperçoit que cet autre n'est pas son genre.
    Les enfants parfois c'est comme le désert,on court partout, on fait des régimes pas possibles parce qu'il y a du diabète gestationnel, papa chante tous les soirs une chanson pour le sentir si proche, ce si bel enfant et puis, et puis un jour un professeur vous dit que ce bel enfant était un mirage et que celui que vous avez a la consistance du sable.
    La réussite professionnelle c'est comme le désert, plus tard vous aurez un poste à votre mesure et vous serez considéré et payé à votre juste valeur et quand les postes qui vous intéressent se libèrent, ils sont pris par d'autres jusqu'à ce que vous soyez trop vieux pour courir après les postes et vous rentrez chez vous en vous apercevant que vous ne connaissez plus votre femme et que vos enfants n'ont jamais rien à vous dire.
    L'amour, c'est de la magie, car un jour vous comprenez que c'est parce qu'elle n'est pas votre genre qu'elle est faite pour vous, parce que si elle était comme vous le rêviez qu'auriez vous eu à découvrir.
    Les enfants de sable ont souvent des yeux puits. Dans leur pupille, il y a une eau sombre à nulle autre pareille, une eau au goût sombre et puissant qui vous emporte dans l'éther sombre et profond entre les étoiles lumineuses qui donnent au désert des nuits incroyablement belles. Car les enfants de sable savent avant d'avoir compris.
    Il est des hommes devenus aviateurs parce qu'ils ont raté leurs carrières de peintre, leurs boas ressemblaient trop à des chapeaux et un jour ils finissent perdus dans le désert, il n'y plus d'espoir, ce désert est un vrai désert où d'autres sont déjà morts, ils vont mourir, il n'y a pas d'espoir, il y a juste un mirage issu de leur folie, un mirage qui ressemble à un petit garçon aux pupilles sombres comme un puits qu'il est impossible de trouver. Et pourtant il le trouvera et son eau est à nulle autre pareille... ce petit garçon a un ami qui sourit en pleurant en regardant les blés blonds dans la plaine, qui lui même connait un loup dont bizarrement le corps se tâche de bleu. Tous les deux ont rencontré un chat dont ils savent plus si ils s'appellent Tibert ou Mathilde et pour finir sur cet étrange bestiaire, le petit garçon du désert a une boite, une boite percée de trous et dans la boite il y a un mouton, un mouton qui est exactement comme il le voulait, ce mouton est noir et ce mouton s'appelle Edouard et il ne le savait pas.
    Le chômage n'est pas comme le désert, on y meurt pas de soif mais de désespoir qui est un mal terrible, mais il faut le traverser malgré tout en pensant que d'autres traversent un vrai désert dans le silence et pour adoucir sa peine, il peut être doux de penser au loup tâché de bleu, au chat, au petit renard et à la boite que l'aviateur dessinera quand son avion sera en panne dans le désert.
    Rien n'est jamais acquis à l'homme...

    Bises

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  4. J'ai apprivoisé un renard qui m'accompagne en trottinant dans le désert. Derrière les dunes, parfois, c'est une oreille attentive qui pointe, un oeil malicieux qui brille. Cette fois-ci ce n'est pas un mirage... puisque c'est un ami.
    Une pensée affectueuse aux renardeaux : Olivier, de sable et de lumière, et ses deux "grandes" soeurs, Gabrielle et Raphaëlle.

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  5. Courage...
    Oui il faut "tout donner si l'on veut avoir une chance que cela marche", et un jour les "claques" se transforment en applaudissements!

    Signé: Béni Oui Oui

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