Sous les ors de la République

Hier soir j'ai assisté à l'assemblée générale d'une association de prévoyance. La séance avait lieu à l'Opéra et était suivie de la présentation d'un projet de construction de maison "inter-générationnelle" avec cocktail dînatoire à l'Hôtel de Ville.
Par goût personnel, j'avoue que passer un moment, figé sous les pampilles de cristal de lustres énormes, à contempler tableaux, tentures et dorures n'est pas pour me déplaire. Chez moi ce serait un tantinet pompeux mais dans les salons de réception de Monsieur le Sénateur Maire, c'est épatant.
Et puis avouons-le, ce genre de pince-fesses est une splendide occasion de dîner à l'oeil. En tant que chômeur, j'ai décidé de ne plus laisser passer ces occasions. Et croyez-moi, je suis encore très loin d'avoir en la matière l'expérience de la foule de retraités qui composait l'assemblée. Adieu arthrose et régime pour hypertendus : ils jouent des coudes avec une aisance redoutable, vous marchent sur les pieds si nécessaire et remplissent leurs assiettes avec une dextérité confondante. Puis ils vont dévorer leur butin un peu plus loin, mais pas trop loin quand même, histoire de ne pas s'éloigner du pôle d'attraction de la soirée : le buffet.
Accordons-leur que ce type de comportement n'est pas propre à leur génération. D'une façon générale, tout ce qui est gratuit (ou en donne l'apparence) provoque la frénésie des masses. Ma seule expérience clubmédienne en était aussi l'illustration : parce que les repas étaient compris dans le prix du voyage, les vacanciers se gavaient, tous âges et sexes confondus. Ils remplissaient des assiettes énormes dont ils laissaient la moitié à leur table, entre verres vides et serviettes froissées.
Ah elle est belle l'humanité !

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Et c'est encore un militaire qui gagne une tringle à rideaux !

Un chien avec un chapeau

Mets tes mains sur ton cul et fais l'avion