La géométrie dans le potager

Si vous non plus vous ne regardez ni Télé Foot, ni le Jour du Seigneur le dimanche, allez donc faire un tour sur le site de France Inter et écoutez l'émission Nous autres du 03 septembre. Je vous la recommande d'autant plus vivement que, parfois, cette émission m'agace. Mais ce reportage-là est magnifique. Je vous en donne l'intro :
"A quelques kilomètres de Bobo Dioulasso, au Burkina Faso, il y a le village de Sakabi. C'est un village de paysans, de cultivateurs, et dans ce village, sur le bord de la route nationale 10, il y a une école primaire, l'école Sakabi B, une école burkinabée comme il y en a des milliers, un bâtiment tout en longueur au milieu d'une cour de terre rouge, balayée par le vent, traversée par des ânes, des zébus, des vélos. Pourquoi s'arrêter là ? Parce que l’école Sakabi B n'est pas tout à fait comme les autres. Son directeur, Eric Zio a décidé de se battre contre la fatalité. Quand il est arrivé dans cette école, il y a plusieurs années, les classes étaient désertées, les élèves étaient absents, occupés à travailler, à gagner un peu d'argent pour se payer à manger. Eric a donc décidé de créer une cantine, pour que les enfants n'aient plus à se préoccuper de leur subsistance et pour qu'ils puissent se concentrer sur les apprentissages. Il a demandé des aides, des subventions, et finalement c'est avec ses propres moyens, c'est à dire presque rien, qu'il a réussi à mettre en place cette cantine endogène. Et ça a marché, les classes sont à nouveau pleines d'enfants et si vous regardez au fond de la cour de l'école, vous verrez une minuscule bâtisse en brique, c'est la cuisine, 3 feux alimentés avec du bois, c'est là que les mamans viennent bénévolement préparer chaque jour le repas pour les enfants de l'école Sakabi B."
Au départ, Eric Zio avait créé un potager dans la cour de l'école. Les plus grands y apprenaient à calculer des superficies, les élèves de CM1 arrosaient, les petites filles cueillaient les légumes.
Mais le maire a décidé de poster deux femmes près de la pompe à eau pour faire payer l'eau aux enfants qui bien sûr n'avaient pas d'argent.
Puis la pompe est tombée en panne, en 2009, et n'a pas été réparée depuis.
C'est donc une école sans eau. Alors son directeur l'achète sur son salaire et cultive un champ à 30 km pour nourrir ses écoliers avec autre chose que du riz.
Il y a jusqu'à 150 élèves par classe mais les instituteurs parlent de la noblesse de leur mission et racontent leur sensation d'avoir l'avenir de leur pays entre leurs mains.
"On gagne sa vie avec ce que l'on reçoit, mais on la bâtit avec ce que l'on donne" disait Churchill. On aimerait pouvoir envoyer à ces enfants le montant d'un transfert de joueur de foot ou même le prix d'une mitre de Benoît XVI... A défaut, on peut contacter Terya So, l'association qui soutient -entre autres- cette école.

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