Serial poète
Allez hop, je vous offre pour l'après-midi un petit poème de mon ami le Renard :
J’avoue, cessez votre enquête
Je suis bien un serial poète.
Un beau regard ou un sourire
Je prends ma plume pour écrire.
Je fais des tresses de mes mots
Et puis je les offre en cadeaux
A la belle interloquée
De se voir ainsi parée.
Bien sûr elle ne comprend rien.
Pourquoi moi ? A quelle fin ?
Elle s’affole, elle a peur
En voudrait-il à mon honneur ?
Halte là ! Pas de panique
Même si rien ne l’explique
C’est très simple, c’est tout bête
Je suis un serial poète.
Cela est vrai, je n’ai pas choisi
D’être accro à la poésie
Et ce n’est pas toujours marrant
D’être compris une fois sur cent.
Mais quel plaisir en vérité
D’apercevoir de la beauté
Sous un détail, une différence
Un défaut, une correspondance.
Et de savoir en peu de temps
Photographier ce sentiment
En douze pieds et en trois rimes
Qui le sauveront de l’abîme
De l’oubli et le ressusciter
Quand j’en viens à les réciter
Ainsi je vis dans la beauté,
Celle présente, celle passée,
Guettant, rien ne peut m’assouvir
La prochaine qui va surgir.
Comprenez que j’ai le sourire
D’avoir cette vie de plaisir.
Et aussi je le regrette
De vous le dire, malgré vos têtes,
Je doute que jamais je m’arrête
D’être un serial poète.
Et tant pis, si, si souvent
Mes vers s’envolent dans le vent
Et ne laissent dans vos mémoires
Que le souvenir d’un trou noir.
Car à semer sans avarice
Les bonnes graines fleurissent
Car j’ai changé – si je ne m’abuse,
Quelques femmes en des serial Muses.
Quelques femmes en des serial Muses.
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