Deux coqs vivaient en paix
"Didier Miraton, l'un des trois cogérants de Michelin, va quitter ses fonctions. Le départ du directeur général du centre de technologie du fabricant de pneumatiques devrait être annoncé mardi 21 juin, selon les informations du Monde. Ce changement de gouvernance intervient quelques semaines après l'intronisation de Jean-Dominique Sénard comme futur patron de Michelin, lors de l'assemblée générale des actionnaires du 13 mai, Michel Rollier assurant une période de transition durant quelques mois."
La nouvelle m'a interloqué, moi, devenu mouton noir -et fier de l'être- sur la recommandation même d'Edouard Michelin, il y a plus de dix ans. Aussi ai-je sauté sur mon clavier pour interroger mon ami le Renard, dont je fis la connaissance un beau jour à la cantine du Centre de Technologie du Groupe à Clermont-Ferrand. Notre amitié fut scellée le jour-même non pas en signant la nappe de notre sang (la cuisine n'en méritait pas tant) mais tout simplement en chantant Maya l'Abeille .
Deux coqs vivaient en paix
Alléché par la fable (et non par l'odeur du fromage), je lui demandai de la développer pour vous, ce qu'il fit... et la voici !
La nouvelle m'a interloqué, moi, devenu mouton noir -et fier de l'être- sur la recommandation même d'Edouard Michelin, il y a plus de dix ans. Aussi ai-je sauté sur mon clavier pour interroger mon ami le Renard, dont je fis la connaissance un beau jour à la cantine du Centre de Technologie du Groupe à Clermont-Ferrand. Notre amitié fut scellée le jour-même non pas en signant la nappe de notre sang (la cuisine n'en méritait pas tant) mais tout simplement en chantant Maya l'Abeille .
Le Renard me répondit en vers, comme à son habitude :
Deux coqs vivaient en paix
Un poste survint
La guerre fut déclarée
Alléché par la fable (et non par l'odeur du fromage), je lui demandai de la développer pour vous, ce qu'il fit... et la voici !
Deux coqs vivaient en Paix
Sur la basse cours régnant tous deux
Chacun sur son tas de fumier
A chacun ses poules et à chacun ses œufs.
Et le fermier s’en allait au marché
Tous les matins sauf le dimanche
Vendre les œufs de son panier
Revenant poches pleines, souriant aux anges.
Or il livra un tas de fumier un matin,
Plus grand que d’ordinaire
De la paille, de la merde, du purin
A recouvrir la terre.
Venant tout droit des étables et des écuries,
Une montagne de crottin et de bouses mêlées
Aussitôt l’Everest suintant provoque jalousies
Et aussitôt c’est la curée
Aussitôt les deux coqs se toisent, se mesurent
Qui donc aura la gloire d’approcher le soleil
De contempler de si haut dame nature
De vivre dans le ciel.
« C’est moi dit le premier, car j’étais là avant ! »
« Que nenni, réplique l’autre car je suis le plus méritant ! »
Gonflant ses plumes : « Mes œufs ont un petit goût de miel ! »
« Vous pondez des œufs, vous ? Enfin du neuf sous le soleil !»
" Ce trône est pour moi
Quoi qu’on en dise
Vous, Vous êtes déjà
Au sommet de la sottise ».
Piqué au vif
Le sot s’énerve, se rebiffe,
S’approche en traître par le côté,
L’ergot saillant, le front baissé.
Et l’attaque est fulgurante
En trente secondes ne sont plus que plaies saignantes
Les deux oiseaux multicolores
Se pressent l’un l’autre à rencontrer la mort.
Et c’est chose faite
L’un agonise
L’autre, de la merde monte au faite
Fier comme si c’était la tour de Pise
Il y mourra deux jours plus tard
Ses plaies envenimées
Quand les poules, quelle histoire !
Sont toutes déboussolées,
Et pendant des semaines,
Il n’y a plus d’œufs dans le panier
Sans même chanter la rengaine
De Perette et le pot au lait.
La jalousie est un poison
Qui rend l’air irrespirable
Et sans qu’il y ait nulle raison
Prend des proportions incroyables.
Ainsi en est-il de tous temps
Depuis Caïn et Abel
Battu à mort bien qu’innocent
Pour un simple sourire du ciel.
Le Christ n’a pas délivré l’homme en souffrant,
De ce péché originel
Amis, si Dieu souffre de tels châtiments,
Sachons rester simples mortels.
Sur la basse cours régnant tous deux
Chacun sur son tas de fumier
A chacun ses poules et à chacun ses œufs.
Et le fermier s’en allait au marché
Tous les matins sauf le dimanche
Vendre les œufs de son panier
Revenant poches pleines, souriant aux anges.
Or il livra un tas de fumier un matin,
Plus grand que d’ordinaire
De la paille, de la merde, du purin
A recouvrir la terre.
Venant tout droit des étables et des écuries,
Une montagne de crottin et de bouses mêlées
Aussitôt l’Everest suintant provoque jalousies
Et aussitôt c’est la curée
Aussitôt les deux coqs se toisent, se mesurent
Qui donc aura la gloire d’approcher le soleil
De contempler de si haut dame nature
De vivre dans le ciel.
« C’est moi dit le premier, car j’étais là avant ! »
« Que nenni, réplique l’autre car je suis le plus méritant ! »
Gonflant ses plumes : « Mes œufs ont un petit goût de miel ! »
« Vous pondez des œufs, vous ? Enfin du neuf sous le soleil !»
" Ce trône est pour moi
Quoi qu’on en dise
Vous, Vous êtes déjà
Au sommet de la sottise ».
Piqué au vif
Le sot s’énerve, se rebiffe,
S’approche en traître par le côté,
L’ergot saillant, le front baissé.
Et l’attaque est fulgurante
En trente secondes ne sont plus que plaies saignantes
Les deux oiseaux multicolores
Se pressent l’un l’autre à rencontrer la mort.
Et c’est chose faite
L’un agonise
L’autre, de la merde monte au faite
Fier comme si c’était la tour de Pise
Il y mourra deux jours plus tard
Ses plaies envenimées
Quand les poules, quelle histoire !
Sont toutes déboussolées,
Et pendant des semaines,
Il n’y a plus d’œufs dans le panier
Sans même chanter la rengaine
De Perette et le pot au lait.
La jalousie est un poison
Qui rend l’air irrespirable
Et sans qu’il y ait nulle raison
Prend des proportions incroyables.
Ainsi en est-il de tous temps
Depuis Caïn et Abel
Battu à mort bien qu’innocent
Pour un simple sourire du ciel.
Le Christ n’a pas délivré l’homme en souffrant,
De ce péché originel
Amis, si Dieu souffre de tels châtiments,
Sachons rester simples mortels.
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