Cancanons, cancanons, il en restera toujours quelque chose

Je lis à l'instant dans la synthèse économique régionale quotidienne que : « le nouveau Président du PRES Clermont Université s'est fixé pour objectif d'attirer 30 000 étudiants supplémentaires dans les 15 années à venir, pour atteindre le nombre de 60 000 ».
Après vous avoir rappelé si nécessaire qu'un PRES est un Pôle de Recherche et d'Enseignement Supérieur, je vous informe que je suis sans voix devant tant de stupidité.
Certes, elle n'est pas nouvelle cette course à l'objectif quantitatif dans l'éducation nationale et l'enseignement supérieur. Tenez, pas plus tard qu'hier j'apprenais que « 47 palmés » (des canards peut-être ?) rendaient leur décoration à Luc Chatel : « Nous constatons aujourd’hui, avec une infinie tristesse, que l’éducation nationale souffre de plus en plus d’une politique où la logique comptable et la notion de rendement ont pris le pas sur toute réflexion pédagogique et sociale, écrivent-ils. L’école que nous avons aimée et construite est progressivement désorganisée, dégradée et disparaît. »
Ayant retrouvé la force de mêler mon bêlement au coin-coin indigné des sus-nommés palmés, j'aimerais bien savoir en quoi l'objectif de doubler en quinze ans un nombre d'étudiants est admirable. Ce monsieur nous parle-t-il de richesse des programmes ? De qualité des enseignants ? Non. Il veut faire du chiffre. Sans doute en tirera-t-il une prime pour lui ou des subsides gouvernementales pour son PRES. Et ses 30 000 étudiants supplémentaires iront, dans le pire des cas, grossir les rangs des chômeurs. Pour le coup, c'est lui qui ferait mieux de "faire le canard".

Commentaires

  1. Je suppose que les palmés sont comme mon cher beau-père décoré des palmes académiques car dans cet édifice de la raison, de la retenue et de la modestie, les hochets pour reprendre le qualificatif de Sartre au prix nobel, sont fréquemment portés. Ainsi après un certain nombre d'années de bon et loyaux services, n'importe quel proviseur peut comme un général russe brejnevien décorer son veston de breloques. Pourquoi des palmes, probablement pour évoquer celles des martyrs - dans les églises les saints martyrisés se reconnaissent à une palme - car chacun sait que dans l'éducation nationale, il y a beaucoup de soufrance. Notons que la relation aux palmipèdes peut s'entendre via l'Académie dont tout le monde sait que depuis son abandon par Aristote et sa restauration par Richelieu, elle n'est plus peuplée de philosophes mais de colverts. C'est navrant mais il faut tout mon génie pour corriger les approximations culturelles de ce blog.

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