Rhônexpress

S'il fallait trouver un synonyme à Rhônexpress pour le dictionnaire des noms propres, je proposerais "vaste plaisanterie" voire "franche arnaque".
En effet, auparavant l'aéroport de Lyon Saint Exupéry était desservi depuis le centre ville par le Satobus : un bus qui partait de la gare de la Part Dieu et assurait la liaison vers l'aéroport en 40 minutes. Il y avait quelques stations intermédiaires et l'aller-retour coûtait encore au mois de mai dernier 15 € ou à peu près. Depuis août 2010, exit le vilain bus (qui certes pouvait subir des retards liés aux encombrements routiers). Place à Rhônexpress, qui part également de la Part Dieu et ne dessert plus que Vaulx en Velin et Meyzieu sur le trajet. L'aller-retour est passé de 15 à 23 € soit 50 % d'augmentation. Mazette. Certes, mais pour ce prix vous ne dépendez plus des bouchons et vous arrivez en 30 minutes au lieu de 40 ! Elle est pas belle la vie ? Ben non, elle n'est pas si belle que ça car pour l'instant, vous devez marcher 10 minutes pour rejoindre les terminaux 1 et 2 et 13 minutes pour le terminal 3 depuis la station provisoire. A terme, vous gagnerez 3 minutes de marche pour chacun des terminaux. En effet, "en raison d'une procédure d'appel d'offre infructueuse", la station provisoire est au bout de la voie 6 de la gare TGV. Mais rassurez-vous : "dessinée par le célèbre architecte Santiago Calatrava qui a déjà signé le design de la gare TGV de Saint Exupéry, la station terminus de Rhônexpress sera parfaitement intégrée à son environnement futuriste."  Quand ? L'histoire ne le dit pas. Futuriste ou pas, le terminus vous laissera à 7 minutes des terminaux quand le Satobus vous déposait devant la porte. Le temps global de trajet sera donc peu ou prou le même. Avouez que ça vaut bien 50 % d'augmentation.
Ce qui est également remarquable, ce sont les énormes panneaux publicitaires "Only Lyon" présents dans l'aérogare pour célébrer la ville, sa "capacité d'attraction des leaders mondiaux", sa "tradition d'innovation", ses "infrastructures de haut niveau" et j'en passe. Une fois le panneau lu, le bagage récupéré et les 10 minutes de marche accomplies vers la station provisoire, vous retrouvez un troupeau de voyageurs attendant patiemment la belle navette sur un bout de quai exposé au vent et au froid humide d'une nuit de décembre. Là, vous vous demandez ce que les étrangers venus pour affaires ou pour leurs loisirs peuvent bien penser de nos "infrastructures de haut niveau".