Peut-on mettre un raton-laveur dans une communauté ?

Il y a les mots qu'on aime et ceux qui donnent envie de vomir. Moi par exemple, je déteste le mot "communauté" qu'on met en ce moment à toutes les sauces, particulièrement les plus indigestes. Il y a quelques jours à la radio un chroniqueur qui parlait le "djeun's" couramment réagissait sur Hunger games. Je n'ai pas vu le film, je ne vous donnerai donc pas mon avis. Lui ne l'a guère aimé, semble-t-il. Il était même choqué d'avoir vu pareille chose en ces temps troublés où chacun ressent le besoin "de se retrouver dans sa communauté". Il faisait allusion aux dramatiques événements de Toulouse. Mais de quelles communautés parlait-il ? Je n'aime pas trop tenter de répondre à cette question.
Qui dit communauté dit repli sur soi, voire exclusion. C'est la même chose au bureau où l'on me rebat les oreilles (soyeuses, comme il se doit pour un animal de mon espèce) avec la "communauté innovation". Par ordre alphabétique, les happy few qui en font automatiquement partie travaillent au design, au marketing et à la R&D. Tant pis pour les autres, ils n'auront pas accès à nos outils collaboratifs ni à nos journées thématiques bien que ni les uns ni les autres ne renferment d'informations confidentielles.
Personnellement, j'avance dans les pâturages de l'existence avec pour compagnons un loup, un renard, des moutons (du Nord et du Sud), une fée, des chats, une loutre, un Raoul, des directeurs de production, des qualiticiens, des assistants, des techniciens, des juristes, des profs, des marketeurs, des infirmiers, des créateurs d'entreprise, un ingénieur français vivant en Angleterre ou un acheteur italien vivant au Brésil. En cherchant bien, on trouvera même une clarinette au rire contagieux et je ne désespère pas d'y ajouter un raton-laveur, comme il se doit depuis le merveilleux Prévert. J'espère bien qu'on ne saurait en aucune façon appeler cela une communauté.