"On a toujours besoin d'un plus petit que soi"

Si vous n'avez pas écouté la chronique du Comte de Bouderbala la semaine dernière à la radio, je vous la recommande.
Pour ceux qui ne le connaissent pas, Sami Améziane a grandi en banlieue parisienne avant d'aller poursuivre ses études dans le Connecticut tout en jouant à la baballe dans l'une des meilleures équipes de basket américaines. Là-bas, il a donné des cours de Français et comme il l'explique mieux que moi, il a été bien briefé avant le démarrage : on ne regarde pas les étudiantes dans les yeux (c'est le début du harcèlement). On n'est jamais seul dans un bureau avec une étudiante. On prend grand soin de toujours laisser la porte du bureau ouverte.
Il paraît qu'il s'est retrouvé une fois chez la police qui lui a expliqué qu'il risquait dix ans de prison pour avoir fait cours... la braguette ouverte.
A la fin des années 90, je faisais mes premiers séjours professionnels aux USA. Un tout jeune collègue français m'expliqua lors de l'une de mes visites qu'il avait été convoqué par la direction et lui aussi sérieusement briefé. Il avait commis l'imprudence d'installer sur son ordinateur un économiseur d'écran où se succédaient les fameuses "leçons" Aubade que lui avait envoyé un ami depuis la France. Immédiatement, ses collègues féminines étaient allées se plaindre et le garçon se retrouva sommé de se conformer aux coutumes locales s'il tenait à sa situation.
Ces histoires peuvent nous faire sourire ici mais enfin, elles sont véridiques. Aux USA, mieux vaut exhiber un flingue que son sexe.
A l'autre extrémité du ridicule, Harlem Désir a demandé à Nicolas Sarkozy d'intervenir pour favoriser une remise en liberté de Dominique Strauss-Kahn... Alors ça, c'est d'une bêtise insondable. Depuis une semaine, les Américains crient haro sur ces Français, qui vivent encore comme au temps de Louis XIV et du droit de cuissage et semblent estimer que les "puissants" auraient droit à un traitement particulier. Et voilà Harlem Désir qui leur donne raison. On pourra toujours essayer de leur expliquer ensuite qu'on a aboli les privilèges en août 1789... Ca va bien les amuser. Ce qui me navre, c'est que cela ressemble à une nouvelle preuve de la perte de repères des gens qui nous gouvernent.
Dans cette répugnante histoire, si la culpabilité de Dominique Strauss Kahn est établie, nous devrons à une jeune femme modeste de ne pas risquer d'avoir un prédateur sexuel à la tête de notre pays. Imaginez un peu si les mêmes faits avaient pu lui être reprochés après son élection...
Pour une fois c'est "le Lion et le rat" qui pourrait s'appliquer, plutôt que "les Animaux malades de la peste". Tant mieux.

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