Mais que m'arrive-t-il ?

La question se pose. Car, sachez-le amis lecteurs qui me savez pourtant brave bête, j'ai viré mon premier salarié.
Oh la chose n'a pas été facile pour moi qui suis un ESFJ dans le MBTI. (Bon, sauf si j'ai beaucoup changé depuis que j'ai fait le test, il y a une dizaine d'années.)
"Mais cékoiça un ESFJ" me direz-vous... Je vous explique un tantinet à quoi je suis supposé ressembler : 
L’ESFJ  a un grand souci de faire plaisir et d’aider son entourage d’une manière pratique et concrète. Il planifie et organise spontanément les situations et veille à l’exécution jusque dans les moindres détails. Il base ses décisions sur l’expérience et les faits concrets. Il est stimulé par un compliment et freiné par une critique. Il supporte mal le conflit...

Vous me reconnaissez (comme disait l'autre) ? Bien, dans ce cas je passe à mon "mode de management" : 
L’ESFJ est un manager qui agit avec fermeté et cohérence. Il recherche de façon consciencieuse et enthousiaste la coopération et le consensus de son équipe. Il communique en donnant des informations détaillées et bien structurées. Il tient compte des commentaires de ses collaborateurs. Il aime structurer et clarifier les situations complexes en mettant à disposition de son équipe l’ensemble de ses connaissances. Il doit s’efforcer d’aller au conflit si cela doit résoudre plus rapidement le problème ou le conflit. De même qu’accepter plus facilement les critiques sans se sentir remis en cause sur un plan personnel.

Ah, nous y voilà : je dois accepter d'aller au conflit. Cela a longtemps été un problème... Mais il faut croire que j'arrive à la maturité car je passe maintenant à mon "cheminement personnel" :

Entre 6 et 12 ans, l'ESFJ n'aime pas les conflits et veut voir tout le monde heureux. Entre 13 et 20 ans, il prend ses responsabilités avec un grand sérieux. Il est efficace et digne de confiance. De 20 à 35 ans, il a tendance à moins tenir compte des détails et fait davantage montre d’imagination créative. A "mi-vie" (gloups, ça sent le sapin, non ?), il augmente sa capacité à dire non et ne cherche plus à préserver l’harmonie à tout prix. Il prend davantage ses décisions en faisant appel à la logique et peut maintenant critiquer avec objectivité sans craindre la réaction d’autrui.

J'en reviens à mon sujet :

Mon jeune padawan (en l'occurrence un étudiant déjà affublé d'un bac + 4 et comptant faire chez moi son bac + 5 en alternance) avait manifestement basculé du côté obscur de la force. Il ressemblait à un petit Anakin et moi à maître Yoda, en moins vert et -à peine- moins poilu mais tout aussi désespéré devant le gâchis.

Pensez, un type qui -entre autres- vous déclare tranquillement que ce que vous lui demandez de faire, c'est "quand même beaucoup de blabla" et qui fait sa bibliographie sur le recyclage du PET (le plastique dont on fait les bouteilles d'eau, entre autres) sur le blog du "spécialiste du complément alimentaire et de la cosmétique bio"...

Après avoir longuement débattu le sujet avec le service RH, j'ai donc pris mon courage à deux mains (qui tremblaient beaucoup pour la circonstance) et informé Bébé Vador que je mettais fin à sa période d'essai. Là-dessus, il a expliqué à la responsable RH qu'il n'était en master 2 en alternance que pour avoir un salaire et n'avait pas particulièrement de motivation pour son sujet...

J'en déduis que j'ai eu mille fois raison, que c'est l'une des meilleures décisions que j'ai prises de toute ma carrière de manager et qu'elle donne toute leur valeur aux compliments que je faisais à d'autres quand j'avais la chance d'avoir une équipe.

Je "prends désormais mes décisions en faisant appel à la logique et ne cherche plus à préserver l'harmonie à tout prix". Il m'arrive donc tout simplement que j'ai grandi.