Cahier de vacances

Une fois une seule mes parents m'ont infligé des devoirs de vacances. Mon instituteur avait décrété qu'il serait opportun de me faire "sauter une classe" et leur avait recommandé dans ce but de me faire réviser les mathématiques pendant l'été. C'était à l'Ile de Ré et il me semblait totalement sadique de m'obliger ainsi à faire du calcul pendant que les autres allaient à la plage. L'injustice dont j'étais la victime innocente devint encore plus flagrante à la rentrée puisque, dans ma nouvelle école, l'institutrice refusa tout net de me faire passer dans la classe supérieure.
En souvenir de cette ignominie et par solidarité avec une jolie petite fille blonde du Chesnay qui s'y colle également cet été, je vous propose une petite révision illustrée de Pierre de Ronsard, sur lequel je "tombai" bien plus tard à l'oral du bac de Français :

A Cassandre

Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil.

Las ! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautez laissé cheoir !
Ô vrayment marastre Nature,
Puis qu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !

Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vostre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté.