Le Tutoyeur
Vous avez vu Nikita ? Moi oui. Il y a bien longtemps, au cinéma. A sa sortie, pour être exact. Cela n'a sans doute rien d'original mais ce que j'en ai retenu avec le plus de précision c'est Jean Reno qui se présente sobrement par ces deux mots "Victor, nettoyeur."
C'est en me remémorant cette scène que j'ai baptisé l'un de nos jeunes embauchés "le Tutoyeur". Il faut dire que le garçon, à son arrivée chez nous, a montré d'emblée son aisance en tutoyant tout le monde et notamment notre Directeur Qualité, sans avoir la moindre idée de qui il pouvait être.
Bon d'accord, ce n'est pas parce qu'on a un statut de Directeur qu'on doit nécessairement être vouvoyé. Mais ce n'est pas non plus parce qu'on sort de l'école et qu'on ne connaît personne qu'on doit considérer tous ses interlocuteurs comme des vieux potes.
Une âme charitable m'a dit "oui mais il devait être un peu stressé, tu comprends, il ne sait pas encore bien se positionner". J'en conviens. Et justement, quand on ne sait pas où on met les pieds, on les pose prudemment, non ?
L'assistante du Directeur en question résuma la situation peu après avec un sens exquis de "l'understatement" : "il manque un peu de discernement ce jeune homme, non ?"
La suite montra qu'elle avait raison. Depuis ce mémorable premier jour, il a réussi à interloquer et/ou froisser nombre de mes collègues, de Noémie frappée par son aplomb ("au début il m'a impressionnée puis j'ai compris qu'il parlait de choses auxquelles il ne connaissait rien") en passant par Iris ("attends, mais il envoie des mails sans dire bonjour ni se présenter !") jusqu'à Jean cette semaine... Pourtant, Jean c'est une crème absolue. D'ailleurs il est Normand. Mais notre Tutoyeur a envoyé un mail à un fournisseur commençant par "moi-même et mes collaborateurs souhaiteraient vous rencontrer" (sic). Jean et moi étions en copie puisque nous étions les "collaborateurs" en question... C'est ainsi que j'ai accédé au rang de collaborateur du Tutoyeur. Le moins que l'on puisse dire est que je fais mon petit bonhomme de chemin dans cette boîte, non ?
C'est en me remémorant cette scène que j'ai baptisé l'un de nos jeunes embauchés "le Tutoyeur". Il faut dire que le garçon, à son arrivée chez nous, a montré d'emblée son aisance en tutoyant tout le monde et notamment notre Directeur Qualité, sans avoir la moindre idée de qui il pouvait être.
Bon d'accord, ce n'est pas parce qu'on a un statut de Directeur qu'on doit nécessairement être vouvoyé. Mais ce n'est pas non plus parce qu'on sort de l'école et qu'on ne connaît personne qu'on doit considérer tous ses interlocuteurs comme des vieux potes.
Une âme charitable m'a dit "oui mais il devait être un peu stressé, tu comprends, il ne sait pas encore bien se positionner". J'en conviens. Et justement, quand on ne sait pas où on met les pieds, on les pose prudemment, non ?
L'assistante du Directeur en question résuma la situation peu après avec un sens exquis de "l'understatement" : "il manque un peu de discernement ce jeune homme, non ?"
La suite montra qu'elle avait raison. Depuis ce mémorable premier jour, il a réussi à interloquer et/ou froisser nombre de mes collègues, de Noémie frappée par son aplomb ("au début il m'a impressionnée puis j'ai compris qu'il parlait de choses auxquelles il ne connaissait rien") en passant par Iris ("attends, mais il envoie des mails sans dire bonjour ni se présenter !") jusqu'à Jean cette semaine... Pourtant, Jean c'est une crème absolue. D'ailleurs il est Normand. Mais notre Tutoyeur a envoyé un mail à un fournisseur commençant par "moi-même et mes collaborateurs souhaiteraient vous rencontrer" (sic). Jean et moi étions en copie puisque nous étions les "collaborateurs" en question... C'est ainsi que j'ai accédé au rang de collaborateur du Tutoyeur. Le moins que l'on puisse dire est que je fais mon petit bonhomme de chemin dans cette boîte, non ?
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