Concerto pour novlangue et pipeau

Cet après-midi je suis allé assister à la journée annuelle d'un syndicat professionnel qui avait pour thème "l'industrie 4.0". A 14h00 je traînais la patte pour prendre la voiture et y aller. Un pressentiment peut-être ? En tous cas, moi qui aime la musique, j'ai détesté ce concerto pour novlangue et pipeau.
Aux abords de la salle où se tenait la sauterie, des hôtesses en combinaisons futuristes (à peu près les mêmes que dans Cosmos 1999, si vous vous rappelez cette série de la fin des années 70) s'agitaient mécaniquement sur des Segway, ce qui ne me rassura pas sur ce qui m'attendait.
A l'intérieur était rassemblées plus de 600 personnes. La séance commença avec un ballet pour deux faux robots. Suivirent durant trois heures des interventions plus ou moins intéressantes émaillées de poncifs réjouissants (du style "l'homme est au centre de tout") ou d'annonces révolutionnaires concernant la réflexion entamée sur les métiers de demain. Par exemple, demain nous aurons besoin de "connecteurs interculturels" et de "passeurs de ponts" qui comprendront les autres cultures et aideront les différents service de l'entreprise à travailler ensemble. J'en frissonne d'excitation.
Cela s'est terminé par un numéro de cabaret (si, si) : on se serait cru chez Patrick Sébastien.
N'ayant pas eu la prudence de me mettre en bordure de rangée (j'y avais songé pourtant), je suis resté jusqu'à la fin. C'est bien mon style de boire le calice jusqu'à la lie de toute façon. Souvent, je me donne comme excuse que peut-être l'intervention suivante sera intéressante...
De moments de déprime en bouffées de colère, j'ai ainsi patienté jusqu'à 18h00 et me suis précipité vers la sortie quand d'autres se ruaient sur les petits fours.
Une fois dehors, j'ai salué une connaissance, laquelle m'expliqua que "ça faisait quinze ans qu'on entendait la même chose" et qu'elle était venue "parce qu'il fallait bien y être". Sans compter que l'intervention prévue de Jean Therme (dont je vous ai parlé ici il y a longtemps) l'avait motivée. Ce qui me rappela que moi aussi, à la base, j'étais venu pour écouter Jean Therme.
Si j'en juge par quelques rires étouffés autour de moi pendant ce calvaire, nous avons donc tous nos réserves sur ce genre d'événements. Et pourtant, nous y allons... Qui c'est les plus cons ?

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